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Festival de Locarno 2018

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Synopsis :

# Female Pleasure est un plaidoyer pour la libération de la sexualité des femmes au XXIe siècle. Les structures patriarcales millénaires y sont remises en cause, tout comme l’omniprésence de la culture pornographique. Le film suit cinq femmes extraordinaires aux quatre coins du globe, révèle des situations universelles et montre le combat mené avec succès par des femmes courageuses, pour le droit à l’autodétermination de leur sexualité et pour un rapport entre les sexes qui soit égalitaire et basé sur le plaisir.

(Information du festival)

Barbara Miller a travaillé comme assistante avec Christian Frei sur le film War Photographer ((2001). En 2012, elle a réalisé le documentaire Forbidden Voices, maintes fois primé, sur ces jeunes blogueuses qui osent élever leurs voix contre les dictatures dans lesquelles elles vivent et qui voudraient leur enlever ce droit de s’exprimer.

#Female Pleasure

de Barbara Miller Suisse, Allemagne, 2018, 97 min.

© Locarno 2018

Leyla Hussein, aujourd’hui psychothérapeute à Londres, a été excisée à l’âge de 7 ans. Elle lutte aujourd’hui dans son organisation « Projet Dahlia » pour une interdiction mondiale de cette pratique.

La Japonaise Meguma Igarashi a utilisé sa vulve comme modèle pour des œuvres d’art et est mise en prison pour indécence, tandis que des processions dans le cadre des cultes de fertilité exhibent fièrement des phallus surdimensionnés.

Deborah Feldman a fui sa communauté hassidique new-yorkaise avec son fils peu après la naissance de ce dernier. Elle est attaquée, menacée, pourchassée, mais à travers son livre Unorthodox où elle raconte comment dans sa communauté les femmes sont niées et opprimées, elle obtient la reconnaissance du public qui la sauve.

Vithika Yadav lutte à travers son organisation « Love Matters » en Inde pour la défense des femmes de son pays qui sont régulièrement harcelées, violées et même tuées.

Doris Wagner, jeune religieuse, a été pendant des années violée par un prêtre, harcelée lors de la confession par un autre, tandis que sa mère supérieure, mise au courant, lui « pardonne » ! Ses lettres au Vatican restent sans réponse. Elle finit par quitter le couvent et porte plainte à la police – qui lui répond que en l’absence d’une arme pour la contraindre elle est considérée comme consentante, et classe l’affaire… Doris est aujourd’hui mariée, elle a un fils et trouve la vie belle. Elle n’a pas perdu la foi, mais en veut à l’Eglise d’abuser de son pouvoir sur d’autres.

La scène la plus émouvante du film est quand Leyla Hussein montre à un public, composé tant d’hommes que de femmes, à l’aide d’un modèle surdimensionné d’une vulve, ce que c’est, l’excision. Un homme pleure, d’autres se cachent les yeux. Ils ne savaient pas.

La question que ce film pose est, pourquoi le plaisir féminin fait si peur que pratiquement partout dans le monde on cherche à le nier, le supprimer, le diaboliser.

Les cinq femmes viennent de cinq cultures et religions différentes et on pourrait croire que la faute originelle réside dans la religion quelle qu’elle soit. C’est là qu’il convient de nuancer. Car les hommes n’ont nullement besoin de la religion pour opprimer les femmes. Les athées en font autant.

Mais il est vrai que durant toute l’histoire de l’humanité les différentes religions ont utilisé la référence au sacré pour sacraliser des structures de pouvoir préexistantes, régulièrement en excluant les femmes – plus ou moins (pour la minimisation du rôle des femmes dans l’histoire judéo-chrétienne, lire : Irmtraud Fischer, Des femmes messagères de Dieu, et Des femmes aux prises avec Dieu).

Et d’ailleurs, il n’y a pas que les femmes. D’autres films montrent les abus sur les jeunes garçons, également cautionnés par des références religieuses (M, en Israël, Siyabonga, en Afrique…).

Mais si tous les religieux ne sont pas des violeurs et tous les petits garçons ne sont pas violés, l’excision, elle, s’applique à TOUTES les filles dans certaines cultures…

C’est que, jusqu’à ce jour, les hommes sont tout simplement plus forts. Ils arrivent à s’imposer. Ils ont modelé les structures de pouvoir.

Il est illusoire de croire qu’on pourrait se défaire de toute structure de pouvoir ; en en tuant une, mille autres lèvent la tête. Mais nous, qui faisons partie de quelques Eglises, nous avons une responsabilité particulière pour faire en sorte que la référence au sacré pour cautionner la domination sexuelle ne puisse plus avoir droit de cité. Ce n’est qu’à ce prix que nous pouvons parler de l’amour de Dieu. Ce n’est qu’en dénonçant sans répit les abus, que le message reste crédible.

C’est pourquoi je trouve que ce film mériterait le prix du jury œcuménique – mais il ne fait pas partie de la sélection officielle et n’est donc pas éligible. On dirait que c’est fait exprès…

Voir le site du film

Waltraud Verlaguet

Prix spécial du jury interreligieux Leipzig 2018

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