logo



PROtestants et FILmophiles

PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain


ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS





Lisa Miller lors de la remise du prix du Jury oecuménique © Dietz

Prix du jury œcuménique

Prix du scénario

Prix du meilleur film

Retour vers la page Sarrebruck 2018

Interview de Lisa Miller pour son film Landrauschen

au festival Max Ophuls à Sarrebruck 2018

par Waltraud Verlaguet

VdP : Bonjour, merci de nous accorder votre temps alors que vous êtes si sollicitée après votre succès de hier soir. Vous sembliez très surprise d’avoir reçu le prix du jury œcuménique ?

LM : Oui, parce que dans l’Eglise catholique, telle que je la connais, la question de l’homosexualité est un grand problème, pas seulement dans nos villages. Ils disent toujours que l’union de deux personnes de même sexe est contre nature. Je vais afficher le diplôme du Jury œcuménique dans notre presbytère. C’est très important pour nous.

Et j’en ai profité pour donner un coup de griffe à la CSU qui entretient des liens quasi mafieux avec l’Eglise.

VdP : Mafieux ? Vous utilisez le terme à bon escient ?

LM : Oui, il y a de l’argent en jeu. Et quand un personnage politique fête son anniversaire, il y a plein d’enfants de chœur qui s’agitent dans tous les sens, des orchestres de cuivres sont mobilisés et tout ce tralala. Je trouve que Eglise et Etat devraient être séparés, surtout pour l’argent et le pouvoir. Que l’Eglise puisse protester contre des abus de pouvoir politique, ça c’est bien. Mais il ne devrait pas y avoir collusion.

VdP : Est-ce que le prêtre dans le film est le vrai prêtre du village ?

LM : Non, ça c’était un acteur. Mais il est aussi enseignant dans une école religieuse.

VdP : Vous avez fait jouer les différents personnages du village dans leurs propres rôles. Comment ont-ils pris la chose quand ce n’était pas très flatteur pour eux ?

Si la vidéo ne s'affiche pas de façon satisfaisante (par exemple image saccadée), cela est dû à une insuffisance du débit de téléchargement. Essayez de mettre sur pause jusqu'à ce que la vidéo entière soit téléchargée, puis recommencez la lecture - ou essayez à un autre moment en espérant que le serveur soit moins sollicité à ce moment-là.




LM : Il n’y a pas eu de problème, je leur ai montré avant et de toute façon je n’aurais jamais utilisé des images qui puissent les mettre mal à l’aise. Le personnage avec le gros ventre est mon oncle et il n’a aucun problème avec son corps.  Il était très fier d’être dans mon film. C’est avec lui que j’ai tourné mon premier court-métrage sur les problèmes de radioactivité, Tschernobyl, Fukushima, Gundremmingen.

VdP : Dans votre film vous évoquez aussi les inégalités entre hommes et femmes.

LM : Oui, c’est encore un problème, non seulement à la campagne, mais aussi en ville, ou encore dans le cinéma. Cela a trait aussi à la tendance de privilégier ce qu’on connaît. Un homme va préférer engager un homme, parce qu’il connaît, il sait comment il va réagir etc. Il y a encore du travail. Mais il y a aussi un clivage générationnel entre les féministes. Par exemple après le film sur les Afghans, il y a eu beaucoup de discussions, certaines femmes étaient analphabètes deux ans plus tôt. Il y en a une qui a fuit avec son petit ami car il venait d’une autre tribu et ils n’avaient pas le droit de se marier dans leur pays, une histoire à la Roméo et Juliette. A la question quel serait son souhait pour le futur, elle a répondu qu’elle voudrait avoir quatre enfants, un bon job et une jolie maison. Une féministe de l’ancien génération s’est alors levée pour demander si elle pouvait s’imaginer qu’une femme puisse souhaiter autre chose que se marier. Elle a lourdement insisté et tenu tout un discours violemment féministe, ça a mis tout le monde mal à l’aise, alors que la jeune Afghane était si mignonne.

VdP : Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant dans votre film c’est le fait que vous arrivez à traiter des problèmes sérieux, voire douloureux, avec un incroyable humour.

LM : L’humour est très important pour moi et j’ai été étonnée d’en voir si peu dans les films de la sélection. Avec de l’humour, tout passe mieux.

VdP : Quels sont vos projets maintenant ?

LM : Je voulais partir un mois à Cuba, sans ordinateur et sans téléphone. Mais après le succès de ce film, auquel je ne m’attendais absolument pas, il va falloir que je m’organise différemment. Je pense aller au festival de Berlin.

VdP : Est-ce que vous accepteriez de venir présenter votre film au Ciné-Festival en Pays de Fayence ?

LM : Avec plaisir.

VdP : Alors à bientôt et bon courage pour la suite.

Mentions légales

Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier

Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier
04 67 92 16 56 - secretariat@pro-fil-online.fr

Contact