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Archive des éditos

Edito : mai 2020

Au premier plan les seconds rôles de westerns

La fermeture des cinémas nous renvoie aux films plus anciens et le confinement nous pousse à choisir des fictions divertissantes. Le western est un des genres les plus prisés dans ce domaine. Les grands seconds rôles, que tous les habitués reconnaissent, y meurent souvent dans des duels à la fin.

Vera Cruz (Robert Aldrich, 1954) et Johnny Guitare (Nicholas Ray, 1954) ont fait connaître Ernest Borgnine comme un 'méchant', alors que son visage légèrement aplati, son nez en l'air, sa corpulence, lui auraient plus facilement valu des rôles de personnage tendre. C'est d'ailleurs dans un de ces rôles qu'il a obtenu l'Oscar du meilleur acteur (Marty, Delbert Mann, 1955).

Jack Palance s'engage dans l'US Air Force au cours de la Seconde Guerre mondiale. Un accident d'avion l'aurait laissé défiguré sans le long travail d'un habile chirurgien. L'acteur prétend que sa carrière s'est bâtie sur cet événement. Dans L'homme des vallées perdues (George Stevens, 1953), il est tueur professionnel mais finit par se faire descendre par un cow-boy solitaire qui protège les fermiers contre les éleveurs de bovins.

Jack Elam, enfant, a eu son œil gauche blessé par un crayon lors d'un rassemblement scout. L'altération de son visage lui a été un atout pour les rôles de brutes au cinéma. Dans Il était une fois dans l'Ouest (Sergio Leone, 1968) on le voit au tout début du film, dans une gare, menant un combat hilarant avec une mouche.

Le public les admire souvent, presque autant que les héros, pour leur noirceur et leur sacrifice final.

Nicole Vercueil