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Archive des éditos

Edito : novembre 2017

Pourquoi aime-t-on le cinéma ?

Les raisons de cet amour sont naturellement multiples, soit individuelles, soit générales.

Du point de vue individuel cela peut être la rencontre avec un film dans l’enfance ou à l’adolescence. Personnellement ce fût la rencontre avec Autant en emporte le vent. J’en suis sortie abasourdie d’émerveillement. Tout m’avait transportée : les paysages somptueux, le jeu des acteurs, l’histoire d’amour ; comment pouvait-on être aussi beaux ? Longtemps je fus amoureuse de Clark Gable qui m’avait profondément marquée. Et cet amour de prime jeunesse se reporta sur le cinéma qui me permettait de vivre tous mes secrets d’adolescente.

De manière générale le cinéma nous enchante parce qu’il met dans notre vie une magie qui nous permet de vivre, l’espace d’un instant, une histoire dans laquelle les personnages nous sont familiers et proches. C’est ce que l’on appelle « entrer dans un film ». Quand on n’y entre pas c’est que l’empathie n’a pas fonctionné.

Le cinéma permet d’être ému, de rire, de pleurer, d’être surpris. Il nous enchante parce qu’il satisfait notre besoin d’évasion, de rêve. Parce qu’on y voit des situations fantastiques que la vie ne peut nous offrir. Parce que « le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs » (André Bazin). L’inconscient aime le cinéma pour éviter le réel en le remplaçant par une représentation. « La salle obscure est notre boîte noire qui a gardé les traces mnésiques de notre histoire personnelle faite de rencontres, de séparation, d’abandons mis en scène que nous découvrons ou redécouvrons au gré du refoulement » (Serge Daney).

Disons plus simplement qu’on aime le cinéma parce qu’une passion ne s’explique pas et échappe à toute raison.