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Révélé à Cannes et à Montpellier avec Uzak (2003), puis en 2006 avec Climats, Ceylan est le maître du cadrage et de la composition formelle. Son nouveau film est héritier de cette recherche esthétique, mais celle-ci se montre ici plus discrète, plus impressionniste.
L’idée scénarique est assez rebattue dans la production cinématographique : un cinéaste du nom de Muzaffer veut réaliser un film, il n’y parvient pas, et le thème lui-même devient la matière du film qui se déroule sous nos yeux. Filmer ses parents (la famille Ceylan), qui vivent à la campagne, pour mieux cerner leur existence et celle du monde paysan ? Peut -être. À moins que cela soit un prétexte pour filmer le noble visage d’Emin Ceylan et les beaux paysages d’Anatolie, aux moments du crépuscule, instants de grâce et de paix retrouvée. Car, tenter de faire dire un texte tout préparé à son père, c’est le contraire de la spontanéité, de l’authenticité. L’exercice se révèle vain. Mais, quand le cinéaste découvre le souci qui agite son père, le film peut enfin trouver sa légitimité. En fait, Emin est tracassé par la visite de fonctionnaires du cadastre qui mettent des repères sur les chênes qui se trouvent sur son terrain. Le jeune garçon qui se promène avec son cartable sur le dos est un témoin de la nouvelle génération, plus intéressé par le canif qui émet un air de lambada, que l’assistant lui offre en partant. Il en oublie, près de l’arbre où ont été tournés les rushes, l’œuf que lui avait donné sa grand-mère.
D’une belle facture, le film laisse toutefois un goût d’inachevé.
Alain Le Goanvic
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