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Festival de Cinemed 2009

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L'étranger

Le 31e Festival du cinéma méditerranéen a présenté L’ETRANGER, dans une copie restaurée par les studios italiens.

Tourné en 1967 dans un décor naturel (Alger, Tipaza, la Mitidja), le film n’a pas vieilli puisqu’il parle d’une époque (1935) qu’il a reconstituée avec justesse et minutie.

Mais ce n’est pas le scénario, initialement conçu par Visconti qui structure le film. Le cinéaste avait imaginé se servir de l’intrigue avec, pour toile de fond, la guerre d’Algérie de brûlante mémoire en 1967. C’était sans compter sur l’opposition formelle de Francine Camus qui déniait à quiconque le droit d’interpréter à sa façon la pensée de son mari. La promotion du film en aura pâti.

Si nous y avons perdu en matière de cinéphilie, la littérature y a gagné une adaptation fidèle du roman de notre auteur de référence. Point de fantaisie dans cette transcription, mais une belle reconstitution page par page des évènements, dans les attitudes ambiguës du héros, son indécision, son « absence » ; dans l’engrenage des coups du sort, dans le conformisme et les préjugés des autorités judiciaires, dans la justesse d’expression des personnages secondaires.

Si nous y avons perdu en matière de cinéphilie, la littérature y a gagné une adaptation fidèle du roman de notre auteur de référence. Point de fantaisie dans cette transcription, mais une belle reconstitution page par page des évènements, dans les attitudes ambiguës du héros, son indécision, son « absence » ; dans l’engrenage des coups du sort, dans le conformisme et les préjugés des autorités judiciaires, dans la justesse d’expression des personnages secondaires.

Alain Delon initialement prévu pour le rôle principal n’ayant pu se libérer, c’est Marcello Mastroiani, encore jeune acteur, qui prête sa force tranquille et le détachement qui deviendra un atout de sa carrière ; Bruno Cremer nous donne envie de croire à cet aumônier des prisons qu’Albert Camus dépeint avec sobriété; nous évoluons parmi le petit peuple pied-noir pittoresque sans excès , souffrant comme lui de la chaleur insupportable de cet été algérien ordinaire.

Tragédie grecque moderne, pétrie de la culture méditerranéenne de son auteur, indémodable, emblématique, souhaitons une seconde chance à ce film injustement inexploité , fort heureusement remis en course par le Festival Méditerranéen du cinéma de Montpellier.

Arlette Welty-Domon

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