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De Jafar Panahi
Jafar Panahi © Berlinale 2015
Iran 82 minutes
Synopsis :
Le réalisateur lui-même conduit un taxi à travers Téhéran. Une caméra enregistre les passager.
© Berlinale 2015
Jafar Panahi a cette proximité touchante aux personnages qui le désigne comme amant de l'humanité.
Sa caméra se fait tendre, compréhensive, indulgente ou agacée selon les moments. Depuis le personnage qui veut faire du réalisateur - qu'il a reconnu - son complice pour vendre des DVD illégalement - « c'est aussi une activité culturelle » - jusqu'à l'entretien avec l'avocate qui va faire une visite en prison pour une femme arrêtée pour avoir tenté d'assister à un match de handball, en passant par le long passage où Panahi ramène sa nièce de l'école : on ne s'ennuie pas un seul instant. La jeune fille, au caractère bien trempée, veut devenir elle-même réalisatrice. Avec un petit appareil elle filme son oncle et explique ce que sa professeur a donné comme consignes pour réaliser un court-métrage pour le concours de l'école :
"Pour qu'un film soit 'montrable', les bons doivent porter des noms islamiques et des cravates, si possible des barbes, le traitement contraire doit être appliqué aux méchants. Et il en faut pas noircir la réalité..."
La jeune fille ne comprend pas ce que ça veut dire. Dans une discussion haut en couleurs, elle manifeste son incompréhension devant les distinctions subtiles entre ce qui est vrai et ce qu'on peut montrer.
Quant à l'avocate, elle décrit les conséquences de toute critique envers le régime dans des termes qui me rappellent douloureusement les consignes lues il y a deux jours en visitant le musée de l'ancienne stasi : 'L'ennemi' doit être rendu suspect à son employeur, ses meilleurs amis, sa famille, jusqu'à lui faire regretter la prison...
Quand Panahi quitte la voiture avec sa nièce pour rendre à une cliente son portefeuille, perdu dans le taxi, la caméra continue à tourner. On s'étonne un instant de ce plan en temps réel, puis on comprend : on voit arriver un motard chargé de récupérer la carte-mémoire - qu'il ne trouve pas -mais il prend la caméra, et le noir qui s'installe inévitablement iaugure le générique du film, disant que seuls des films 'montrables' peuvent avoir un générique...
Waltraud Verlaguet
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