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Andreas Dresen © Berlinale 2015


De Andreas Dresen Voir sa biographie

Allemagne/France, 117 min.

Avec : Merlin Rose, Julius Nitschkoff, Joel Basman, Marcel Heuperman, Frederic Haselon, Ruby O. Fee

Synopsis :

Dans la banlieue de Leipzig, juste après la chute du mur. Quatre jeunes gens, il y a peu de temps encore de jeunes pionniers avec l’obligatoire écharpe rouge, deviennent adultes alors que la réunification allemande met tout dessus-dessous. Ce qui était vrai hier ne vaut plus aujourd’hui. La rue devient le lieu de toutes les aventures. Débordant d’énergie ils traversent la ville en volant des voitures, s’essayant aux drogues, et fondent leur propre discothèque underground qui est bientôt menacée par une bande de néonazis.

Frenka Kühn, porte-parole, dit : « Un pays s’est auto-liquidé, en quittant ses habitants sans un au-revoir. Presque rien n’est resté, à part des souvenirs. Des millions ont quitté le pays, par désespoir. Il ne resta que le vide. La poussière de la décomposition se posa sur le pays comme un voile gris… Le futur était à l’Ouest. A l’Est, le temps s’est arrêté… »

Als wir träumten

(Sélection Officielle)

Merlin Rose, Marcel Heupermann et Julius Nitschkoff dans Als wir träumten, Peter Hartwig © Rommel Film

Andreas Dresen livre ici une fresque sur une adolescence perdue dans un trou de l’histoire. Certes, ce type de rébellion d’une frange de la jeunesse pourrait se situer partout et les jeunes, certains jeunes, de l’Europe de l’Ouest peuvent s’y retrouver. Mais la situation est ici particulièrement compliquée parce qu’avec la réunification les gens de l’ancienne RDA ont perdu tout leur système de valeurs. Les scènes montrant les jeunes quelques années plus tôt à l’école font écho du discours officiel d’alors, valorisant la solidarité avec le collectif et dénonçant toute attitude individualiste comme égoïste. Tout cela n’a plus cours, le marché seul fait loi maintenant.

La rébellion des adolescents contre les valeurs des ainés est naturelle, mais quand ces valeurs elles-mêmes sont devenues suspectes, il n’y a plus de limites. Tous les excès sont alors excessifs si je puis dire, un jeune doit aller très, très loin pour trouver ses limites. Celles-ci viennent ici de la rue, c’est la loi du plus fort sur laquelle leurs rêves vont se briser.

Il y a beaucoup de violence dans ce film, Andreas Dresen ne nous épargne rien de cette brutalité avec laquelle les jeunes cherchent à se tailler une place dans la vie. Mais il montre aussi l’amitié et les rêves qui les lient.

On ne reconnaît pas vraiment ici la pâte du réalisateur, habituellement si tendre et pudique avec ses personnages. Il n'y a guère que l'amour de Rico pour 'la plus jolie fille de la ville' qui est mis en scène en 'mode Dresden'. Sans doute est-ce le sujet qui lui impose ici une autre façon de faire. Il viole presque le regard du spectateur pour lui faire ressentir le danger de cette période de la vie, quand tout semble possible, quand on regorge d’énergie et qu’on rêve d’anarchie. J’ai regretté qu’il n’ait pas développé l’évolution des jeunes entre le moment où ils sont de jeunes ‘pionniers’ et leur adolescence, pour mieux comprendre leur basculement. Car tous les jeunes ne deviennent pas violents – et lors de la chute du mur, tous ne le sont pas devenus non plus. Rendre compte de ce basculement, au lieu de seulement montrer le résultat, m’aurait semblé important. Mais ce n’était peut-être pas dans le livre, j’avoue ne pas l’avoir lu.

Waltraud Verlaguet

Berlin 2015, sélection officielle

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