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Festival de Berlin 2014

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Praia do Futuro de Karim Aïnouz

En quête de soi

Clemens Schick, Wagner Moura, Jesuita Barbosa dans Praia do Futuro © Berlinale 2014

Avec Wagner Moura, Clemens Schick, Jesuita Barbosa

Deux hommes arrivent en moto, à travers le sable, sur une plage au Brésil. Ils se jètent à l'eau. L'un d'eux se noie. Le maître nageur de la place ne réussit pas à le sauver. L'ami survivant et le maître nageur deviennent amants et le dernier suit le premier à Berlin, laissant derrière lui son jeune frère et sa mère. Il faut s'inventer une nouvelle vie.

Est-ce du courage de laisser tout derrière soi pour commencer à zéro ailleurs ? Du moins quand aucune nécessité n'y pousse autre que le désir de changement précisément. On ne sait, dans ce film, rien des motivations qui poussent le maître nageur à partir, à part son désir de vivre avec cet homme rencontré sur la plage. Est-ce que cela justifie qu'il parte en rompant tous les ponts avec sa famille ? On le voit, avant son départ, jouer affectueusement avec son petit frère. Donc: pourquoi ?

Karim Aïnouz © Alexandre Ermel

Et son nouvel ami ? Il aime le risque, il avait l'habitude de faire de longs voyages en moto, à l'aventure, maintenant il retourne à Berlin. Le dossier de presse parle de l'envie de cette génération de changer le monde. Mais changer quoi et pourquoi ? Dans ce film, on ne perçoit pas de motivation socio-politique, mais uniquement une quête de soi sur le mode d'une homosexualité virile, à la fois nostalgique et stérile. L'opposition des couleurs - vives au Brésil, grises à Berlin - a certes quelque chose de la réalité, mais pas de façon aussi stéréotypée: il peut faire très beau à Berlin, et je suis sûre qu'il y a une façon grise de filmer le Brésil. L'esthétique traduit une intention du réalisateur qui, à mon avis, est réductrice.

Waltraud Verlaguet

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