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Festival de Berlin 2014

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La voie de l'ennemi (Two men in town) de Rachid Bouchareb

Avec Forest Whitaker (William Garnett), Harvey Keitel (Bill Agati), Brenda Blethyn (Emily Smith), Luis Guzman (Terence), Dolores Héredia (Teresa), Ellen Burstyn (Garnetts Mutter), Tim Guinee (Rod)

Ivo Pietzcker dans La voie de l'ennemi © Berlinale 2014

Rédemption impossible

Une petite ville du Nouveau Mexique, entourée de désert, qui recrache tous les matins son lot de clandestins tués ou morts de soif. William Garnett sort de prison, après 18 ans. Meurtrier d'un policier, il a trouvé en prison la foi en l'islam et est fermement décidé de commencer une nouvelle vie. L'agent fédéral chargé de sa réinsertion,Emily Smith, croit en lui. Il s'accroche à elle, à sa foi, et sa nouvelle copine, pour rester sur le droit chemin, mais la soif de vengeance du shérif et les copain du milieu d'autrefois ne le voient pas de cet œil.

Librement inspiré de Deux hommes dans la ville de José Giovanni, l'histoire en est transposé ici aux Etats-Unis, dans cette région sémi-désertique près de la frontière mexicaine. Autre nouveauté : la conversion à l'islam du héros.

Sur les deux plans, c'est un anti-rêve américain.

Le shérif n'est pas un mauvais bougre, il est même très humain, il donne de l'eau aux fugitifs que des gardes ont arrêté et il pleure devant un bébé déchiqueté par des bêtes. Mais il aime son pays - cérémonie patriotique avec salut au drapeau à la clé - et quand on touche à un de ses policiers, il ne pardonne pas.

L'agent chargé de la réinsertion, incarné par une Brenda Blethyn époustouflante en grosse policière - on la connaît bien, notamment de Secrets et mensonges et de London River, ici elle a pris énormément de kilos pour se couler dans le rôle - ose affronter le shérif et gagne quelques points. D'autant que la jeune et jolie employée de la banque où Garnett ouvre un compte est sensible à la sincérité de son client et accepte qu'il aménage chez elle pour construie une vie à deux.

Rachid Bouchareb © Berlinale 2014

Mais la convergence entre le désir de vengeance du shérif et l'incapacité des anciens 'copains' à laisser Garnett à sa nouvelle vie ont raison de ses bonnes résolutions. Jusqu'où faut-il se laisser humilier pour rester propre ? La scène finale est hautement significative: en bon musulman, Garnett doit faire ses ablutions avant la prière. Après le meurtre de celui qui a osé toucher à sa chérie, il est incapable de se plier à ce rite. L'incapacité riturelle signe ici la fin de tout espoir de vivre la vie qu'il avait rêvée normale.

Un film très pessimiste, où les forces du passé rendent caduque tout espoir de rédemption.

Waltraud Verlaguet

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