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Lars Eidinger, photo Gerald von Foris © 23/5 Filmproduktion GmbH - Berlinale 2012
Corinna Harfouch, photo Gerald von Foris © 23/5 Filmproduktion GmbH - Berlinale 2012
Hans-Christian Schmid, photo Gerald von Foris © 23/5 Filmproduktion GmbH - Berlinale 2012
Une histoire de famille. La mère est dépressive. Le père, éditeur, vient de vendre l'édition pour se consacrer à l'écriture. Le fils aîné, écrivain, est séparé depuis quelques mois de sa femme, il amène son fils voir les grands-parents. Le fils cadet, dentiste, vit tout près de ses parents, il leur présente sa nouvelle amie. Son cabinet dentaire ne marche pas, il vit aux crochets des parents.
La mère annonce à la famille qu'elle a arrêté son traitement depuis deux mois. La famille craint qu'elle rechute, mais aussi, le fait qu'elle ait toujours été plus ou moins abrutie par des médicaments était sans doute commode. Elle se dresse tout d'un coup, demande qu'on la prenne en considération, qu'elle soit impliquée dans les problèmes de la famille – dont personne ne parle. Le dentiste en échec professionnel, l'écrivain en échec personnel, craignant de perdre son fils si sa femme trouve un autre partenaire, le père qui avoue à sa femme qu'il a une maîtresse depuis deux ans. C'est le changement d'attitude de la mère qui sert de révélateur à tout cela. Elle se sent de trop et disparaît.
L'épilogue semble de trop : le dentiste s'est installé en Scandinavie, genre punk, et ne veut plus voir son père. L'aîné s'est remis avec sa femme, le père part avec sa maîtresse en Jordanie.
Lors d'une promenade, la mère avait dit à son aîné : « Il faut lâcher ce qu'on aime, si ça revient, alors ça reste. » C'est la phrase qui donne le titre au film.
Sauf qu'ici, c'est la vie qu'elle lâche. Et la vie ne revient pas.
Dans la conférence de presse, le réalisateur (précédent film : Storm / La Révélation) disait que les difficultés relationnelles entre les hommes au milieu de leur vie et leurs pères lui semblaient un problème crucial de notre époque. Lui-même affirme n'avoir jamais ressenti la nécessité de se rebeller contre son père. C'est plutôt un malaise qui couve sous la superficie de la famille harmonieuse, tellement non-dit que cela confine à de l'indicible.
Le film est à l'image de cette confession. Aucun cadavre dans les placards de la mémoire familiale, aucun viol ou inceste, juste une constellation – pathogène en soi ? Avec retenue, sans grand esclandre, Hans-Christian Schmid peint les difficultés à trouver sa juste place dans le tissu relationnel d'une famille somme toute ordinaire.
Corinna Harfouch a fait état de la difficulté à incarner ce type de femme, typique dit-elle de l'Allemagne de l'Ouest, alors qu'à l'Est, dont elle est originaire, on avait d'autres problèmes.
Waltraud Verlaguet
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