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Festival de Cinemed 2012

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Algérie - destins croisés

Cette année 2012 aura été marquée par la célébration du 50eme anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie et de l’accession du peuple algérien à l’Indépendance. Le 34me Festival du Cinéma Méditerranéen à Montpellier se devait de donner une importance particulière à l’évènement. 
Il était, néanmoins, pas facile de rappeler cette conjonction de douleurs et de rêves que représente encore aujourd’hui le souvenir de l’an 1962. Mais la programmation eut le mérite d’affronter courageusement dans ses évocations les sujets les plus contradictoires et controversés .
Judicieusement intitulé Destins Croisés,ce programme nous aura fait mesurer la distance qui reste encore à parcourir pour que nos deux peuples s’accordent sur la réalité de « ce qui s’est passé ». Une série de panneaux richement documentés, commentés par le professeur-historien Jean-Robert HENRY, déployaient toutes les étapes de cette Histoire qui lie nos deux peuples depuis presque deux siècles.
Plusieurs coups de projecteurs sur quelques faits de cette Histoire commune ont fait apparaître l’importance de confronter des points de vue opposés apparemment inconciliables.
Quelques films de fiction plus ou moins anciens firent mémoire de la période tragique des ‘évènements’ du coté français comme du coté algérien avec, entre autres, Les Oliviers de la Justice, Le Coup de Sirocco ou Chronique des années de braise.
 
Mais ce sont cette fois plus que jamais les documentaires qui auront contribué à cette avancée des consciences. Deux facteurs spécifiques ont joué en leur faveur : l’accès aux archives jusqu’à présent plus ou moins secrets et la possibilité d’offrir librement la parole a des témoins des deux ‘camps’. Toutes ces images saisies et rassemblées sur le vif et toutes ces confidences face caméra ont montré de quel privilège le Cinéma bénéficie pour faire avancer la Vérité historique et relativiser les jugements partisans. 
Deux réalisations nous ont particulièrement impressionnés :
PALESTRO, histoires d’une embuscade de Rémi Lainé . Coupures de journaux et flash d’infos télévisés rappellent, accompagnés de commentaires et de souvenirs d’anciens militaires, l’épouvante qui s’empara de la population française à l’annonce de la ‘barbarie’ que fut la tuerie par des ‘fellaghas’ de 21 soldats du contingent dans les gorges de Palestro. 
La nouveauté de ce document est qu’il donne aussi la parole à deux algériens natifs de cette région qui reconnaissent, dans un excellent français, la part prise par leurs propres concitoyens dans leur acharnement à profaner les corps de leurs victimes. Suivent les répressions de l’Armée et les premières exécutions des terroristes. Nous sommes en juin 1956. Et ce sont des acteurs de ce terrorisme qui nous expliquent comment ils organisaient 
leurs coups de mains en précisant que dès 1940 des nationalistes étaient passés au maquis et structuraient dans les villages les cadres FLN. 
La connivence de la population locale s’explique en fait, à travers un second volet de ce film aussi bien documenté que la première partie, par le souvenir d’un soulèvement des paysans en 1871. Ils s’étaient trouvés peu à peu refoulés dans leurs montagnes au profit d’une élite étrangère établie dans la plaine. Ils furent durement réprimés. Notre témoin autochtone fournit, avec un historien français, toutes les preuves imprimées et manuscrites d’une terrible dépossession de leurs terres par le décret administratif du ‘Séquestre’. A la suite d’attaques contre les colons largement propriétaires, les villages arabes furent détruits et les gens parqués dans des camps de regroupement, tandis que les femmes et les enfants chanteront longtemps, d’une colline à l’autre, les hauts faits du héro Ali Khodja et de ses partisans.

Un autre document nous a glaçé le sang : LES DISPARUS. Peu d’images d’archives évidemment, mais les récits poignants de tous ces gens qui n’ont jamais retrouvé leur père, leur mari, leurs enfants enlevés dans la rue ou sur les routes, en nombre de plus en plus grand vers la fin de la guerre et même après les accords d’Evian, comme ce fut le cas dans la ville d’Oran .
HARKIS rappelant l’indigne traitement imposé en métropole à ceux qui avaient choisi le camp français ainsi que quatre courts de télévision présentés par l’INA complétaient cette partielle mais nécessaire occasion de redire à nos concitoyens qu’il est bon de mieux comprendre ce que fut notre passé récent pour mieux regarder en face notre avenir commun 
Comme le rappelait l’historien Benjamin Stora dans le film ALGERIE NOTRE HISTOIRE de Jean-Michcl Meurice.

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