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Aimer, boire et chanter (Life of Riley)

Jubilatoire mais soporifique, grotesque mais génial

Il arrive que les films vus par notre groupe Pro-Fil mulhousien nous divisent entre « ceux qui ont adoré » et « ceux qui ont détesté ». Ce fut encore le cas avec Aimer, boire et chanter, l'ultime film d'Alain Resnais entre ceux qui ne supportent pas d'une manière générale la théâtralisation du cinéma et ceux qui apprécient la subtilité de la forme pour mieux souligner le message. N'est-ce pas tout l'intérêt d'un groupe de cinéphiles que de pouvoir confronter des points de vue, de manière à apprendre de l'autre ce qui l'aura ému ou au contraire rebuté, en nous interrogeant les uns les autres sur ce que nous attendons du cinéma ?

Si telle était l'intention d'Alain Resnais dans ce film qu'il savait sans doute être son dernier, ce testament est réussi. Dans un décor de carton-pâte, évoquant l'univers du théâtre, une répétition d'une pièce est d'ailleurs en cours, un futur mort (Georges) va réveiller ses amis endormis, embourgeoisés, empâtés: ceux qui ont oublié de vivre alors que lui-même représente la vie.

La dramaturgie d'une pièce dans la pièce et le crescendo du suspens nous rappellent que finalement « all the world is a stage » où Alain Resnais retrouve l'inspiration calvinienne du « monde comme une scène » (« du théâtre de la gloire de Dieu »). Georges n'est-il pas Alain Resnais et vice-versa ? Georges va mourir, il le sait et il invite les femmes de ses amis à d'ultimes vacances à Tenerife, mais laquelle a-t-il vraiment l'intention d'emmener ? Nous ne le saurons pas puisqu'elles sont toutes persuadées d'être la vraie et la seule invitée.

La proposition de Georges/Resnais a le mérite de mettre chaque couple devant ses responsabilités, de les remettre en mouvement, principalement les maris (qui n'ont vraiment pas le beau rôle). Resnais nous livre ici un film testament pour que nous n'oublions pas l'essentiel, c'est-à-dire pour lui, la joie, la vérité et le vin. Dans la mise à nu de ces trois couples, où chaque personnage dit tour à tour une vérité, soulignée par le passage sur un fond noir et blanc.

La mise à nu des trois couples nous interpelle sur ce qui nous émeut dans l'autre, comme dans la vie. Et si la vie n'était que de répondre à cette question ?

Roland Kauffmann

Ours d'argent Alfred-Bauer-Preis pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives, Berlin 2014, prix de la FIPRESCI

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