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Festival de Venise 2019

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La vérité

de : Hirokazu Kore-Eda, Japon, France, 2019, 106min

© L.Champoussin_-_3B-Bunbuku-MiMovies-FR3

La première image montre un arbre en automne, dans une lumière chaude, il perd ses feuilles. La dernière image montre le même arbre sans feuilles. C’est l’hiver. Entre les deux, une image où la lumière traverse les cheveux de Catherine Deneuve ressemble fort à la première image. La métaphore est évidente. Catherine Deneuve interprète ici un rôle à sa mesure. Son personnage à la fois odieux et touchant, cruel est fragile dans la solitude de sa tour d’ivoire, révèle en chacun de ses protagonistes un questionnement sur ce qu’est la vérité d’une personne. Elle préfère être une bonne actrice plutôt qu’une bonne mère ou une bonne amie. Une émotion réellement ressenti intéresse contente que ressources pour son jeu. Centrée sur elle-même, elle est une parfaite langue de vipère. Pour s’approcher d’elle, sa fille écrit des bouts de rôles non destinés à un film mais à la « vraie » vie que sa mère est incapable de vivre - ce qui donne des scènes tendrement tragi-comiques. Qu’est-ce qu’est la vraie vie ? Si ce n’est le rôle que nous jouons ?

Trois tensions complexes s’entrecroisent sans arrêt. D’un côté la relation entre mère et fille, ensuite celle entre les générations et enfin celle entre réalité et jeu, ou réalité « réelle » et celle qu’on imagine ou qu’on arrange à sa convenance. Catherine Deneuve joue une actrice qui joue dans un film de science-fiction une fille ayant vieillie alors que sa mère est restée éternellement jeune. Cette confusion des générations est insupportable au personnage qu’elle incarne. La confrontation à sa vraie fille, et à la fille de sa fille, remet en question la « vérité » des mémoires qu’elle vient de publier. Et si la vérité d’une personne se résumait aux mensonges qu’elle se raconte ? L’idée se défend et le regard que le grand réalisateur japonais jette sur ce nombrilisme bien français, par petites touches tel un puzzle plein de poésie et d’humour, réconcilie le spectateur avec la suffisance odieuse de cette vieille actrice inapte à la vraie vie.

L’actrice souligne lors de la conférence de presse que ce personnage n’est pas elle.

Waltraud Verlaguet

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