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Festival de Locarno

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Synopsis :

La Sagrada Família de Barcelone: un projet de construction unique et fascinant, sous la houlette d'un architecte de génie, Antoni Gaudí, ayant nécessité un nombre impressionnant de participants, et dont l'histoire est truffée de rebondissements. Si les cathédrales sont d'habitude admirées dans leur forme achevée, en tant que témoignages d'un passé depuis longtemps révolu, la biographie de ce monument qui est en construction depuis 1882 et toujours inachevé, touche le cœur de notre époque. Elle est le point de départ d'un film polymorphe sur le processus de création, qui s'interroge sur la force créatrice de l'homme et sur la manière dont il l'investit.

Sagrada - el misteri de la creació

Stefan Haupt, Sélection Semaine de la critique

Sagrada - el misteri de la creació
Festival del film Locarno © 2012

Des images somptueuses de cette cathédrale moderne, mêlées de témoignages de ceux qui participent aux travaux actuels, accompagnées d'une voix off parlant du sens de ce bâtiment et de son histoire.

C'est indéniablement un monument architectural très intéressant. La réflexion d'un des architectes interrogés sur l'œuvre comme résultat d'un travail d'équipe à tous les stades est très intéressante. Là où j'ai du mal, c'est avec la sacralisation en cours. Le successeur de l'architecte initial veut faire béatifier ce dernier. Il est dit que des cathédrales sont les lieux où Dieu habite. On voit le pape entrer en papa-mobile dans la cathédrale en construction pour la bénir. Et le ton édifiant de la voix off veut créer dans le spectateur un état d'admiration frisant l'adoration.

Que des hommes s'associent pour créer quelque chose de beau, c'est fantastique. Qu'ils finissent même par rentrer dans leurs frais - par le droit d'entrée que paient les visiteurs - c'est encore mieux, mais ce sont les hommes qui ont besoin de cette œuvre collective, pour créer des valeurs communes. Dieu, lui, n'a pas besoin de maison pour y habiter, aussi magnifique soit-elle.

Je suis pour la séparation des régistres. La culture aux hommes, le culte à Dieu. Que la beauté puisse inspirer un sentiment à l'homme qu'on peut qualifier de "religieux", est-ce là déjà la foi? Si on utilisait tout cet argent - provenant largement d'aumônes - et toute cette énergie pour faire quelque chose pour des gens qui souffrent, cela serait là un meilleur culte à rendre au créateur de l'univers, un véritable temple vivant.

Et la façade qui reste encore à réaliser, dite façade de la gloire, et qui reste en suspend faute de place : si elle pouvait rester en friche, témoignant ainsi d'un Dieu qui a renoncé à sa gloire pour venir chez les hommes, ne serait-ce pas un meilleur témoignage de l'incarnation que toute œuvre architecturale ?

Waltraud Verlaguet

Festival du Film de Locarno 2012 : Sélection Semaine de la critique

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