PROtestants et FILmophilesFestival de Locarno 2016 |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Donald cried (*Donald a pleuré)
de Kris Avedisian
USA, 2016, 85'
avec Jesse Wakeman (Peter), Kristopher Avesidian (Donald), Louisa Krause (Kristin)
Les enfants, les ados, sont en devenir et non responsables. Adultes, ils ont enfin acquis le jugement nécessaire pour conduire leur vie mais ce même jugement leur sert de crible pour évaluer leurs actions passées : les souvenirs qui surgissent à l'improviste ne sont pas toujours agréables. L'émergence de cette culpabilité est le sujet abordé par le réalisateur.
A la fin du séjour, Peter, après avoir quitté Donald devant la gare, n'a pas la même démarche chargée de certitudes qu'il avait vingt-quatre heures auparavant. Le dos un peu voûté, il tire sa valise plus lourde de souvenirs qu'à l'arrivée. En revenant à Warwick (Rhode Island), après le décès de la grand-mère qui l'a élevé, Peter, devenu trader à New-York, perd son portefeuille. Ce dépouillement accidentel le met dans un état de dépendance très déstabilisant, et ce n'est qu'auprès d'un voisin, Donald, ancien copain de classe, qu'il trouvera une oreille compatissante et amicale à défaut de ressources financières sûres.
Donald cried évoque tout d'abord la distance qui s'est créée entre deux amis, l'un resté au pays à occuper de petits boulots et l'autre en pleine réussite dans une grande ville. Il s'interroge ensuite sur l'amitié qui semblait les unir pendant leurs études. On découvre que Donald était un suiveur admiratif alors que Peter n'hésitait pas à le ridiculiser. Ces traits de caractères des deux amis ont semblé perdurer : la fidélité de Donald dans son affection pour la grand-mère de Peter l'a même poussé à se substituer à lui alors que l'homme d'affaires ne venait plus la visiter.
Cette fresque de l'évolution, pendant ce court séjour, de Peter au contact de Donald pour lequel il semble n'avoir que mépris au premier abord, est intéressante et bien menée. Elle exprime le développement d'une culpabilité contre laquelle il essaie de lutter. Mais sa toute nouvelle dépendance est le passage obligé pour lui ouvrir les yeux.Nicole Vercueil
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |