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Festival de Locarno 2014

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© Festival de Locarno 2014


Réalisation : Marcel Gisler
Interprètes : Florian Burkhardt, Hildegard Burkhardt, Peter J. Burkhardt, Gregory David Mayo, Urs Keller, Urs Althaus, Claudius Burkhardt, Theophil Butz
Photographie : Peter Indergand
Musique : Barduin
Scénario : Marcel Gisler
Son : Reto Stamm, Marco Teufen, Caleb Mose
Montage : Thomas Bachmann

Electroboy, Suisse 2014, 115 min. Sélection La Semaine de la Critique

Marcel Gisel, réalisateur suisse surtout connu pour ses fictions (il a gagné le Léopard d'argent en 1985 pour Tagediebe) signe ici un excellent documentaire sur un personage hors norme. On lui avait propose, voilà 4 ans, de realizer une fiction sur Florian Burkhardt, ce qu'il avait refusé à l'époque. Quand on s'adresse à nouveau à lui pour réaliser un documentaire, il finit par accepter. A posteriori il constate que, en tant que fiction, l'histoire aurait probablement paru peu crédible, tant la réalité dépasse la fiction.

Florian Burkhardt, après avoir grandi dans un milieu très comme il faut, catholique, très protégé, voire couvé, quitte son milieu dès qu'il a son diplôme d'instituteur en poche : il estime avoir rempli son devoir envers la famille et se sent libre maintenant de faire ce qu'il veut. Il pense être né pour être une star et part pour Hollywood. De fait, il tombe toujours sur des gens qui croient en lui et qui financent ses plans de carrière. Finalement, à Hollywood ça ne marche pas, mais il est envoyé à Milan pour devenir modèle – et devient rapidement un des modèles les plus recherchés du moment. Entre temps il a découvert son homosexualité, s'engage dans une relation pour laquelle il plaque son métier – mais son amant le quitte.

Commence alors un voyage au bout de l'enfer, il s'enfonce de plus en plus dans une solitude angoissée – jusqu'à appeler au secours. Il est alors admis en hôpital psychiatrique où est posé le diagnostique de troubles paniques évoluant dans une structure narcissique de la personnalité. Peu à peu il apprend à affronter les gestes minimales pour vivre seul, dans un petit appartement où ont lieu les entretiens.

On découvre alors une famille marquée par la mort accidentelle d'un enfant que Florian était censé remplacer – d'où cette surprotection maternelle. L'accident résultait à l'époque de la conduite peu prudente du père de Florian. Mais les parents n'ont jamais parlé de cette culpabilité enfouie. Finalement on assiste – ce n'était pas prévu dans la plan du film – à la séparation des parents : la mère quitte son mari en disant qu'elle s'est toujours sentie étouffée dans cette relation marquée par un catholicisme rigide.

Filmé avec beaucoup de pudeur et d'empathie, cette plongée vertigineuse dans un psychisme à la fois fantasque et perdu en lui-même est fascinante.

Waltraud Verlaguet

Festival de Locarno 2014, Sélection Semaine de la Critique

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