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Festival de FID 2015

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O Passado e o Presente (Le passé et le présent) film en couleurs de Manoel de Oliveira (Portugal 1972, 1h55) avec Maria de Saisset (Vanda la veuve), Alberto Inácio (Riccardo son 1° mari), Pedro Pinheiro (Firmino son 2° mari), Manuela de Freitas (Noemia), José Martinho (Fernando), Bárbara Vieira (Angelica la trompeuse), João Bénard da Costa=Duarte de Almeida (Honorio le trompé), António Machado (Mauricio le trompeur), (le jardinier-portier), Guilhermina Pereira (la soubrette)

FID Marseille, Ecran parallèle Au bord de l'éternité.

 

Os Canibais (Les cannibales) de Manoel de Oliveira (Portugal/France/Allemagne/Italie/Suisse 1988, 1h38) avec Luís Miguel Cintra (Vicomte d'Aveleda), Leonor Silveira (Margarida), Diogo Dória (Don João), Pedro T. da Silva (Niccolo le violoniste), Rogério Samora (Peralta le conteur).

FID Marseille, Ecran parallèle Au bord de l'éternité.

Comment savoir ?

Pas besoin de planning : reste dans ta salle, cet écran en vaut bien un autre !

Cela n'a pas duré longtemps. J'avais fait mon programme, en m'appuyant sur ce que le Catalogue du festival disait des différents films proposés ; mais je me suis rendu compte que si la durée de projection annoncée était fiable, le contenu, lui, avait souvent peu à voir avec ce qui était annoncé. En outre, quant à la qualité, elle est imprévisible pour quelqu'un comme moi, qui ne connais pas les réalisateurs débutants ou confidentiels des films nouveaux. Certes, pour les anciens films – d'Oliveira, etc. – je suis sur un terrain plus ferme... mais je ne peux quand même pas, tous les ans, zapper les 'premières' du FID et ne faire mon butin que des rétrospectives !

Donc, puisque ce que l'on voit est complètement inattendu, j'ai rapidement conclu que mon planning était sans utilité, et j'ai décidé de choisir une salle et d'y rester, prenant tout ce qu'elle projette, sans souci des infos du catalogue. Certes, il y aurait aussi les entretiens et analyses du quotidien du FID – huit grandes pages format journal, dont les exemplaires sont généreusement répandus chaque matin à partir de onze heures à peu près – mais c'est plutôt du genre autopsie, je veux dire, après que le film a été projeté. Pas toujours en vérité, et puis tout film est projeté deux fois, et puis... Vous commencez à vous douter qu'il y a une autre très bonne raison à ma sédentarité de spectateur : il fait plus chaud dans la rue que dans la salle, et le déplacement d'un lieu du festival à l'autre, sans être trop long (il y en a même de très brefs, genre MUCEM-Villa ou Variétés-Région), peut prendre d'un quart- à une demi-heure. Ce n'est pas « Je meurs où je m'attache » (le lierre), mais « J'y suis j'y reste » (MacMahon, guère plus malin) qui me semble la citation adéquate.

Et cela m'a donné, en complète contradiction avec les raisonnements ci-dessus, deux Oliveira visionnés dans la fournaise du Miroir (le cinéma de la Vieille Charité). Le premier film, Le passé et le présent, grinçait et craquait comme une vieille roue de charrette, tandis que les dialogues s'affaiblissaient parfois au point de devenir inaudibles : heureusement il y avait les sous-titres, d'une part pour savoir ce qui se disait alors, mais aussi pour comprendre que l'artiste, à d'autres moments, avait voulu montrer ses personnages en conversation mais sans le son – d'où absence de sous-titres. Complément d'information indispensable à restituer au Miroir son honneur que je m'en voudrais d'avoir compromis : le soir même, je lisais une critique d'un spectateur de ce même fim au festival de Venise, bien des années avant, mais aussi bien des années après la première sortie au Portugal,. Ce spectateur protestait amèrement contre ce prestigieux festival qui avait projeté une copie (et là je recopie mon texte de quelques lignes plus haut) « grinçant et craquant comme une vieille roue de charrette, tandis que les dialogues s'affaiblissaient parfois au point de devenir inaudibles ». Lui aussi se félicitait des sous-titres (italiens).

C'est donc la Cinemateca portuguesa - Museo do cinema, fournisseur de la copie du Miroir (et avant cela, de celle du festival de Venise, évidemment) qui porte la responsabilité de la qualité de la copie ; espérons que la troïka BCE-CE-FMI saura respecter le besoin qu'a cette louable institution de disposer des moyens d'effectuer la restauration de la bande dialogues (la musique passait fort bien, pas de souci).

Passé et présent, c'est la sombre histoire d'une veuve se mettant à adorer son défunt mari dès qu'elle se remarie, et soumettant le nouveau aux humiliations qu'elle prodiguait au feu quand il était encore vif... Le spectateur vénitien cité plus haut était plein d'admiration pour ce film ; je le suis moins que lui, mais j'ai trouvé touchant le zèle du réalisateur à vouloir démontrer, par les trois couples qu'il met en scène, que l'amour, c'est bien tant que c'est libre. Il faut dire qu'à cette époque, et pour son troisième film, le jeune Manoel n'avait encore que 60 ans, privé de cinéma qu'il avait été pendant trente ans par le funeste Salazar.

Le second film, Les cannibales, m'a beaucoup réjoui. C'est un film chanté – très bonne musique – en costumes (XVIII° siècle, mais l'on roule en Rolls-Royce), où un violoniste et un conteur font office de voix off. La jeune Marguerite s'amourache éperdument du mystérieux vicomte Aveleda. On pense tout de suite à une sorte de Faust... d'autant que don Juan prétend lui faire concurrence. Mais Aveleda, bien qu'épris lui aussi, et richissime donc bien vu du beau-père, fait des manières, parle de secrets et de problèmes... jusqu'à la nuit de noces. Je vous laisse à ce seuil intime, pour vous révéler seulement qu'au matin suivant se dérouleront des scènes dramatiques tournant enfin à la farce... mot fort mal choisi, vu le titre du film. Tout cela tiré d'un auteur du XIX°, Alvaro de Carvalhal.

Jacques Vercueil

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