logo

PROtestants et FILmophiles

Festival de FID 2014

PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain


ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS



Retour vers la page du festival

Les enfants de Marguerite Duras

Marguerite Duras et le petit François
En 1965 dans l'émission Dim, Dam, Dom de l'ORTF Marguerite Duras interviewe le petit François âgé de 7 ans. Comme dans tout interview de ce genre, qui ne serait plus possible de nos jours, l'enfant n'a rien de naturel, mais quelques-unes de ses réflexions peuvent être spontanées. En particulier, Duras demande s'il préfère lire lui-même une histoire ou qu'on la lui lise. Il opte catégoriquement pour la première formule (à moins que la lecture soit faite par sa mère). Ce souvenir va sans doute inspirer à Duras le film Les enfants en 1985.

Les enfants
Marguerite Duras, Jean Mascolo, Jean-Marc Turine.
France, 1985, 90'
Daniel Gélin : Enrico
Tatiana Moukhine : Natasha
Martine Chevalier : Nicole
André Dussollier : Le directeur d'école
Pierre Arditi : Le journaliste

Les étapes brûlées du temps
Le cinéma de Duras est décalé et peu didactique, cependant il parle à chacun de nous. Je ne ferai partager ici que mon ressenti.
Ernesto-Vladimir a 7 ans, un père d'origine italienne, une mère d'origine russe, et semble physiquement avoir 40 ans. La rapidité extraordinaire de sa croissance physique s'est développée sans que son âge mental ait suivi. Mais il ne veut plus aller à l'école, non que son aspect différent entraîne les railleries de ses camarades mais parce qu'on ne lui apprend que ce qu'il ne sait pas. L'apprentissage, il veut le faire seul. Ernesto est grand, ses interlocuteurs ne peuvent s'empêcher de le considérer en adulte et, en quelques mois, avec une rapidité tout aussi spectaculaire, il arrive à maîtriser une large connaissance dans tous les domaines grâce à sa curiosité. Ce plaidoyer pour une plus grande liberté d'apprendre n'est pas une nouveauté chez Duras mais on est davantage surpris lorsque l'enfant assure, comme une découverte : «Ce n'est pas la peine»sans préciser davantage. Alors que l'instituteur parle de «repousser les limites de la science », le garçon répond que la science est limitée. Il semble affirmer sans l'exprimer clairement que, puisque l'humain est destiné à disparaître, les connaissances atteindront un jour leur limite. Se greffe sur cette discussion la question «Dieu existe-t-il ? ». Duras aurait-elle mis dans la bouche de ce grand enfant de 7 ans les questions qu'elle-même se posait ?

Nicole Vercueil

Mentions légales

Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier

Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier
04 67 92 16 56 - secretariat@pro-fil-online.fr

Contact