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Festival de FID 2013

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Au soleil de la vie

Mars 2014 sort sur quelques écrans Mille soleils, qui a remporté le Grand prix du FID Marseille l'an dernier, et que je résiste pas à recommander pour son charme et sa joie de vivre – malgré la difficulté que beaucoup de lecteurs auront à le voir, car ainsi va la distribution cinématographique ! Mais le pire serait, en plus, de ne pas en parler...

Mille soleils, de Mati Diop, est un moyen métrage (45 minutes), espèce rare en dehors des épisodes de séries télévisées : mais 45 minutes de bonheur, ce n'est pas à négliger ! Cela se passe au Sénégal, où est imaginée la célébration solennelle, quarante après, de l'acteur de Touki Bouki (1973), film mythique  de Djibril Diop Mambéty (1945-1998), l'oncle de Mati. Quoi, Touki Bouki, vous ne connaissez pas ? Quel plaisir cela vous réserve ! Allons-y d'abord.

Touki Bouki est l'histoire de deux jeunes amoureux, Mory et Anta, insolents et débrouillards, mal vus par tous, heureux comme des fous, qui rêvent d'exil et de liberté au son d'une rengaine de Joséphine Baker (Paris, Paris, ce petit coin de paradis). Ils font de tout pour trouver les sous du voyage, et quand enfin, billets en poche, sapés comme des kinois, ils ont gravi l'échelle de coupée du superbe paquebot qui surplombe les quais de Dakar, Mory redescend en courant, mais Anta reste à bord.

Mory, c'était le rôle joué par Magaye Niang que l'on retrouve dans Mille soleils. Il est devenu un beau et noble ancien, un peu clochard sous ses cheveux blancs, et on le voit d'abord conduisant un troupeau de bœufs à longues cornes au milieu du trafic chaotique et tonitruant de la ville invivable. Ainsi revit-il avec nous l'ouverture de Touki Bouki où le gamin Mory, juché sur un buffle roux, amenait son troupeau blanc dans la poussière de la rouge latérite vers l'abattoir où les bêtes seraient sacrifiées. Quant à Myriam Niang, qui incarnait la ravissante Anta, quarante ans après elle n'est plus joignable qu'au téléphone, à l'autre bout du monde, sur une plateforme pétrolière de l'Alaska. Dans la vie comme au cinéma, lui est resté au pays, elle a choisi l'ailleurs.

Voyez-en un, voyez-en deux si vous pouvez... Touki Bouki, western Nouvelle vague – vous n'oublierez pas la merveilleuse moto de Mory dont le guidon est un bucrâne aux cornes interminables – et Mille soleils, hommage ému et spirituel envers une époque pas plus facile que la nôtre, mais où le rêve avait droit de cité. C'est encore le cas, grâce à Mati Diop, brillante femme de cinéma, actrice et réalisatrice.

Jacques Vercueil

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