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Fiche technique :

Réalisation scénario et montage : Kore-Eda Hirokazu - Image : Yamazaki Yutaka - Lumière : Oshita Eiji - Son : Tsuramaki Yutakaa - Musique : Gontiti - Prod. : Engine Network - Distr. : Pyramide.

Avec :

Abe Hiroshi (Ryôta), Natsukawa Yui (Yukari), You (Chinami), Kiki Kirin (Toshiko), Harada Yoshio (Kyôhei) Né en 1962, Kore-Eda Hirokazu fait partie de la nouvelle génération de cinéastes japonais, celle qui succède aux Ozu Yasujiro, Imamura Shohei et autres Naruse Mikio. Remarqué pour deux films aux scénarios frappants, After life (1998) qui abordait le thème de « l’après-vie » et Distance (2001) qui traitait du phénomène sectaire, son film suivant, Nobody Knows (2004) a reçu un accueil unanimement favorable. Il y mettait en scène une mère célibataire dont l’existence des quatre enfants — tous de pères différents — était tenue secrète : la propriétaire de leur appartement n’aurait pas voulu d’eux. Still Walking est à nouveau une histoire de famille… mais plus traditionnelle. Unité de temps, unité de lieu, unité d’action : se déroulant sur une durée de vingt quatre heures, le film de Kore-Eda Hirokazu décrit une réunion de famille à Yokohama, à l’occasion de l’anniversaire de la mort du fils aîné, décédé quinze ans plus tôt dans le même lieu en sauvant un petit garçon de la noyade. Dans la vieille maison où ils ont élevé leurs enfants et vécu le drame, Kyôhei, le père, et Toshiko, la mère, accueillent leur autre fils, Ryôta, et leur fille, Chinami, qui sont revenus pour l’événement dans la maison de leur enfance, accompagnés de leur propre famille. Participe également au repas, le petit garçon sauvé autrefois, aujourd’hui devenu adulte. Paille dans le grain, fêlure dans le vase du milieu familial, la présence/absence du fils mort est ici le catalyseur de transformations que Kore-Hedu fait revivre et ressentir comme peu de cinéastes y parviennent : celles qui, à l’intérieur d’une famille, entraînent l’éloignement entre générations.

Les familles sont un peu comme les continents, elles sont soumises à la tectonique des plaques, et quand, avec le temps, la cellule constituée par les parents glisse par rapport à celle que les enfants sont en train de former, cela ne se fait pas sans l’exercice de tensions génératrices de ruptures et d’effondrements. Pas de tremblements de famille destructeurs dans le film de Kore-Edu Hirokazu. Simplement la prise de conscience d’un inéluctable et douloureux éloignement que mettent en évidence deux séquences parallèles à la fin du film : Ryôta et sa femme sont dans le bus qui les ramène chez eux tandis que Kyôhei et Toshiko rentrent dans leur maison ; Kyôhei dit alors à sa femme « On les reverra pour le nouvel An », et Ryôta à la sienne « On ne retournera pas les voir au Nouvel An, on les a vus une fois cette année, ça suffira ». En deux plans, en deux phrases, avec une sensibilité et une pudeur à la Ozu, Kore-Eda Hirokazu traduit le déchirement qui s’opère entre la génération des parents et celle des enfants, quand les premiers vieillissent et que les seconds s’en rendent compte dans un douloureux mélange de lucidité et de refus de voir, de tristesse et d’irritation, d’impuissance et de remords, et, finalement, d’abandon à la fatalité de l’éloignement et du temps qui passe. Et c’est bouleversant. (Jean Lods)

Still walking

Japon, 2009, 115min.

Réalisation : Hirokazu Kore-Eda

Biographie :

(Ryôta), Natsukawa Yui (Yukari), You (Chinami), Kiki Kirin (Toshiko), Harada Yoshio (Kyôhei) Né en 1962, Kore-Eda Hirokazu fait partie de la nouvelle génération de cinéastes japonais, celle qui succède aux Ozu Yasujiro, Imamura Shohei et autres Naruse Mikio. Remarqué pour deux films aux scénarios frappants, After life (1998) qui abordait le thème de « l’après-vie » et Distance (2001) qui traitait du phénomène sectaire, son film suivant, Nobody Knows (2004) a reçu un accueil unanimement favorable. Il y mettait en scène une mère célibataire dont l’existence des quatre enfants — tous de pères différents — était tenue secrète : la propriétaire de leur appartement n’aurait pas voulu d’eux. Still Walking est à nouveau une histoire de famille… mais plus traditionnelle.

Résumé :

Unité de temps, unité de lieu, unité d’action : se déroulant sur une durée de vingt quatre heures, le film de Kore-Eda Hirokazu décrit une réunion de famille à Yokohama, à l’occasion de l’anniversaire de la mort du fils aîné, décédé quinze ans plus tôt dans le même lieu en sauvant un petit garçon de la noyade. Dans la vieille maison où ils ont élevé leurs enfants et vécu le drame, Kyôhei, le père, et Toshiko, la mère, accueillent leur autre fils, Ryôta, et leur fille, Chinami, qui sont revenus pour l’événement dans la maison de leur enfance, accompagnés de leur propre famille. Participe également au repas, le petit garçon sauvé autrefois, aujourd’hui devenu adulte.

Analyse :

Paille dans le grain, fêlure dans le vase du milieu familial, la présence/absence du fils mort est ici le catalyseur de transformations que Kore-Hedu fait revivre et ressentir comme peu de cinéastes y parviennent : celles qui, à l’intérieur d’une famille, entraînent l’éloignement entre générations.

Les familles sont un peu comme les continents, elles sont soumises à la tectonique des plaques, et quand, avec le temps, la cellule constituée par les parents glisse par rapport à celle que les enfants sont en train de former, cela ne se fait pas sans l’exercice de tensions génératrices de ruptures et d’effondrements. Pas de tremblements de famille destructeurs dans le film de Kore-Edu Hirokazu. Simplement la prise de conscience d’un inéluctable et douloureux éloignement que mettent en évidence deux séquences parallèles à la fin du film : Ryôta et sa femme sont dans le bus qui les ramène chez eux tandis que Kyôhei et Toshiko rentrent dans leur maison ; Kyôhei dit alors à sa femme « On les reverra pour le nouvel An », et Ryôta à la sienne « On ne retournera pas les voir au Nouvel An, on les a vus une fois cette année, ça suffira ». En deux plans, en deux phrases, avec une sensibilité et une pudeur à la Ozu, Kore-Eda Hirokazu traduit le déchirement qui s’opère entre la génération des parents et celle des enfants, quand les premiers vieillissent et que les seconds s’en rendent compte dans un douloureux mélange de lucidité et de refus de voir, de tristesse et d’irritation, d’impuissance et de remords, et, finalement, d’abandon à la fatalité de l’éloignement et du temps qui passe. Et c’est bouleversant.

Jean Lods

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