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Avec :
Sergi Lopez (Luis), Bruno Nunez (Esteban), Stefania Gadda (Stef), Jushua Liam Henderson (Josh), Tonin janvier (Tonin), Jake Oukid (Jade), Richard Bellamy (Bigui).
Oliver Laxe, né en 1982 en Galice, est un réalisateur franco-espagnol. Après des études à Barcelone, il réalise à Londres un premier court-métrage, Y las chimeneas decidieron escapar (2006). Ses deux premiers longs, Vous êtes tous des capitaines (2010) et Mimosas (2016) sont primés à Cannes. Viendra le feu (2019) reçoit le Prix du Jury. Sirat est également Prix du jury à Cannes 2025.
Résumé :
Dans le sud montagneux du Maroc, un père, Luis et son jeune fils, Esteban débarquent dans une Rave organisée dans le désert, afin de rechercher la fille aînée, fêtarde et disparue depuis quelques mois. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert, vers la Mauritanie.
Analyse :
Un film stupéfiant, original, puissant, à la hauteur du désarroi dans lequel nous plongent les événements de ce début du 21ème siècle. Le début est magistral : une très longue séquence -- après l’installation, sans parole, d’un spectaculaire mur de baffles -- faisant progressivement résonner une musique techno, et ciblant des corps dansants, vaguement en transe et comme embués dans le soleil couchant et le sable. (Impossible de ne pas penser à la terrible rave le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël). On embarque ensuite dans un étrange road-movie avec d’une part, deux camions conduits par cinq personnages hauts en couleur, tatoués, punks (deux sont handicapés) et d’autre part, un break conduit par Luis qui s’est accroché au convoi sans demander la permission. L’opération est pourtant périlleuse dans le sable et les rochers, sous un soleil brûlant. Une musique enveloppante accompagne les images de paysages ocres, les falaises monumentales ou l’immense mer de sable de l’Atlas marocain. On s’attache aux personnages, joués par des non professionnels à l’exception de l’acteur espagnol Sergi Lopez. Les deux groupes sont d’abord méfiants les uns envers les autres puis ils deviennent solidaires ; d’ailleurs les dangers sont multiples dans cette nature hostile où circulent des soldats tandis que sont perceptibles des rumeurs de Troisième guerre mondiale. On est dans l’extrême, comme dans Gerry (Gus van Sant, 2002) ou All is Lost (J.C. Chandor, 2013) et le voyage prend des accents métaphysiques jusqu’à la scène finale : dans le désert brûlant, un long train de migrants assis sur le toit des wagons qui vont… quelque part. Ou nulle part ?
Françoise Wilkowski-Dehove
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