PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Réalisation : Mareike Engelhardt. Scénario : Mareike Engelhardt et Samuel Doux. Photo : Agnès Godard. Montage : Mathilde Van de Moortel. Producteurs : Lionel Massol, Pauline Seigland. Distribution France : Memento Distribution.
Avec :
Megan Northam (Rabia), Lubna Azabal (Madame), Natacha Krief (Laïla), Lena lauzemis (Oum Maryam), Andranic Manet (le combattant).
Après des études de littérature, histoire de l’art et psychologie et une formation libre en danse contemporaine à Berlin, Londres et New York, Mareike Engelhardt collabore avec des chorégraphes sur des spectacles multi-media et réalise des courts-métrages de fiction. Après avoir été assistante de mise en scène auprès de Katell Quillévéré, Roman Polanski et Volker Schlöndorff elle intègre La Fémis où elle écrit son premier long-métrage, Rabia (Prix d’Ornano-Valenti, 2024)
Résumé :
Dans l’espoir d’une meilleure vie, Jessica, une Française de 19 ans, et l’une de ses amies, partent pour la Syrie rejoindre Daech. Inspiré de faits réels.
Analyse :
Ce premier long métrage de Mareike Engelhardt s’appuie sur de nombreux témoignages qu’elle a recueillis pendant plusieurs années mais ce n’est pas un documentaire, c’est une fiction bien écrite qui tient aussi vers la fin du thriller psychologique. Il raconte le sort tragique de jeunes gens trop naïfs qui croient à des promesses traînant sur internet et qui se retrouvent embringués dans le monde du Djihad.
Ici, Jessica et Laïla, à peine arrivée à Raqqa, se retrouvent prisonnières d’une implacable directrice, ‘Madame’ (Lubna Azabal, actrice dans Adam, Tel Aviv on Fire, Le bleu du caftan, etc.). Les deux Françaises doivent désormais se voiler, leur téléphone portable est confisqué et elles sont mises à la disposition de combattants dont elles sont la récompense. Pour survivre, les deux amies vont adopter des stratégies différentes, Laïla, la plus faible, plie et tombe vite enceinte et son bébé est promis à devenir un futur combattant. Plus forte, Jessica (excellente Megan Northam) refuse avec acharnement les combattants qu’on lui désigne et, bien que rebelle, se retrouve assistante de la directrice. Les relations maîtresse-esclave sont alors très bien décrites et filmées. Les prises de vues sur la région et le désert sont magnifiques, la lumière contrastant avec la pénombre qui habite les maisons de ces esclaves et le noir de leurs hijabs. Dans une mise en scène réaliste, très maîtrisée, le récit est accablant, glaçant. Il rappelle un autre film choc, grand Prix à Honfleur en 2015, No comment de Artem Temnikov : un jeune Allemand ayant rejoint les rangs des islamistes en Tchétchénie se rendait compte lui aussi trop tard de son erreur.
A voir et montrer largement.
Françoise Wilkowski-Dehove
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |