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Fiche technique :

Réalisation Maria Victoria Menis - Scénario : MV Menis et Alejandro Fernandez Murray d’après la nouvelle d’Angelica Gorodischer - Production et Distribution : Sophie Dulac

Avec :

Mirta Bogdasarian (Gertrudis) - Fernando Armani - Patrick Dell’isola - Carlos Defeo - Silvania BoscoReprésentante prometteuse du jeune cinéma argentin qui se développe depuis les années 90, époque d’une crise économique, politique et sociale sans précédent dans ce pays, dont le cinéma est peut -être l’exutoire. Maria Victoria Menis s’est fait connaître avec le très beau El Cielito (2005), chronique émouvante de la relation naissante entre un vagabond et un enfant.
Ce nouveau long-métrage confirme sa maîtrise du cinéma.Dans une colonie d’immigrants juifs d’Entre Rios, en Argentine, à la fin du XIX è siècle, le film raconte l’histoire de Gertrudis, née pendant le débarquement du bateau qui amène ses parents de leur Russie natale. Son drame, c’est que dès l’enfance, sa mère et sa famille (sauf le père peut-être) l’ont toujours trouvée laide. Devenue femme, les gens du village s’accordent pour la trouver laide. Toutes les photographies le prouvent ! Jusqu’à ce qu’arrive dans l’hacienda un photographe français.C’est l’histoire d’un complexe créé par la laideur supposée d’une enfant rejetée par sa mère, qui ne voulait pas encore d’une fille. Comment réagir à ce rejet inaugural, qui va poursuive Gertrudis (prénom étrange) partout, tout le temps : en famille, à l’école, au village ? La blessure existentielle va naître de la première photo de famille, où enfant aux cheveux bouclés, elle est contrainte de cacher son visage avec sa poupée. Elle va fuir chaque fois qu’il sera question d’apparaître sur une photo. Plusieurs clichés la montrent, soit détournant la tête, ou se cachant les yeux, soit encore s’enfuyant devant l’objectif (elle devient floue comme une ombre, un fantôme).
En compensation, elle va rendre un culte à la beauté : celle de la nature, la façon de faire pousser des fleurs dans son jardin, la disposition des objets sur une table. La cinéaste avec talent et sensibilité nous la rend attachante et émouvante. Discrète et effacée, voilà ce qu’elle décide pour elle-même. Ni son mari, ni ses enfants ne semblent s’en affecter.
Ce qui est passionnant dans ce film : montrer la puissance du regard d’autrui, par l’utilisation du médium de la photographie. « La Photographie, c’est l’avènement de moi-même comme autre » (Roland Barthes, La chambre claire). L’identité de Gertrudis est en dissociation : est-elle réellement cette femme « laide », image renvoyée par les autres, ou est elle simplement une personne qui a droit au bonheur, comme chacun ?
L’arrivée du photographe français va inaugurer un changement radical dans la vie de Gertrudis.. Cet homme a vu la guerre de près, il était reporter et photographe. Il comprend de l’intérieur la souffrance des êtres, ses photos de combat la révèlent. Il est influencé par le surréalisme, il a donc une notion du beau très différente. Sa manière de la regarder et enfin, de la photographier va transformer« l’objet en sujet ». Comme l’écrit Barthes : « Devant l’objectif, je suis à la fois : celui que je me crois, celui que je voudrais qu’on me croie, celui que le photographe me croit ». Pour Gertrudis, c’est le salut. (Alain Le Goanvic)

La camara oscura

Argentine, 2009, 86min.

Réalisation : Maria Victoria Menis

Biographie :

sarian (Gertrudis) - Fernando Armani - Patrick Dell’isola - Carlos Defeo - Silvania BoscoReprésentante prometteuse du jeune cinéma argentin qui se développe depuis les années 90, époque d’une crise économique, politique et sociale sans précédent dans ce pays, dont le cinéma est peut -être l’exutoire. Maria Victoria Menis s’est fait connaître avec le très beau El Cielito (2005), chronique émouvante de la relation naissante entre un vagabond et un enfant.
Ce nouveau long-métrage confirme sa maîtrise du cinéma.

Résumé :

Dans une colonie d’immigrants juifs d’Entre Rios, en Argentine, à la fin du XIX è siècle, le film raconte l’histoire de Gertrudis, née pendant le débarquement du bateau qui amène ses parents de leur Russie natale. Son drame, c’est que dès l’enfance, sa mère et sa famille (sauf le père peut-être) l’ont toujours trouvée laide. Devenue femme, les gens du village s’accordent pour la trouver laide. Toutes les photographies le prouvent ! Jusqu’à ce qu’arrive dans l’hacienda un photographe français.

Analyse :

C’est l’histoire d’un complexe créé par la laideur supposée d’une enfant rejetée par sa mère, qui ne voulait pas encore d’une fille. Comment réagir à ce rejet inaugural, qui va poursuive Gertrudis (prénom étrange) partout, tout le temps : en famille, à l’école, au village ? La blessure existentielle va naître de la première photo de famille, où enfant aux cheveux bouclés, elle est contrainte de cacher son visage avec sa poupée. Elle va fuir chaque fois qu’il sera question d’apparaître sur une photo. Plusieurs clichés la montrent, soit détournant la tête, ou se cachant les yeux, soit encore s’enfuyant devant l’objectif (elle devient floue comme une ombre, un fantôme).
En compensation, elle va rendre un culte à la beauté : celle de la nature, la façon de faire pousser des fleurs dans son jardin, la disposition des objets sur une table. La cinéaste avec talent et sensibilité nous la rend attachante et émouvante. Discrète et effacée, voilà ce qu’elle décide pour elle-même. Ni son mari, ni ses enfants ne semblent s’en affecter.
Ce qui est passionnant dans ce film : montrer la puissance du regard d’autrui, par l’utilisation du médium de la photographie. « La Photographie, c’est l’avènement de moi-même comme autre » (Roland Barthes, La chambre claire). L’identité de Gertrudis est en dissociation : est-elle réellement cette femme « laide », image renvoyée par les autres, ou est elle simplement une personne qui a droit au bonheur, comme chacun ?
L’arrivée du photographe français va inaugurer un changement radical dans la vie de Gertrudis.. Cet homme a vu la guerre de près, il était reporter et photographe. Il comprend de l’intérieur la souffrance des êtres, ses photos de combat la révèlent. Il est influencé par le surréalisme, il a donc une notion du beau très différente. Sa manière de la regarder et enfin, de la photographier va transformer« l’objet en sujet ». Comme l’écrit Barthes : « Devant l’objectif, je suis à la fois : celui que je me crois, celui que je voudrais qu’on me croie, celui que le photographe me croit ». Pour Gertrudis, c’est le salut.

Alain Le Goanvic

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