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Avec :
Agnès Jaoui (Bichette), Valérie Donzelli (la sœur), Philippe Katerine (Philippe Katerine).
Sophie Fillières a obtenu le prix Jean Vigo pour son premier court-métrage : Des filles et des chiens, en 1992. Elle a réalisé sept films sélectionnés dans différents festivals dont Berlin. Décédée en 2023, Sophie Fillières a demandé avant sa mort à ses enfants, Agathe et Adam Bonitzer, de se charger de la post-production du film.
Résumé :
Barberie Bichette (le surnom en forme d’autodérision qu’elle semble s’être donné à elle-même) va mal : ses relations avec ses enfants sont difficiles, son travail ne l’intéresse plus, elle se sent vieillir et ne supporte plus « sa gueule ». On la voit ainsi dériver au fil de rencontres aux dialogues aussi drôles qu’énigmatiques. Après un séjour en hôpital psychiatrique et une réconciliation avec ses enfants, Bichette décide de partir seule vers une destination mystérieuse.
Analyse :
Ma vie ma gueule traite avec légèreté, délicatesse et humour d’un sujet grave sur l’angoisse, les questionnements et les doutes qui surgissent quand la vie, tout à coup, semble nous échapper. Sous l’apparente loufoquerie des situations et du langage (approximations et jeux de mots souvent drôles abondent) le spectateur découvre les tourments de l’esprit troublé de Bichette: Ses rencontres sont-elles réelles ou fantasmées ? L’amour de jeunesse dont elle ne se souvient plus est-il l’apparition d’un souvenir enfoui dont l’importance lui avait échappé consciemment ? L’apparition de Philippe Katerine répond-il à un désir inconscient de rencontre avec l’artiste ? Les situations insolites abondent qui, chacune, sont porteuses de sens.
Le salut ne viendra pas seulement du recours à la psychiatrie mais plutôt d’un affrontement avec l’inéluctable solitude humaine et à la capacité de Bichette à puiser dans ses ressources imaginatives. La fin du film, à la fois drôle et inventive, est hautement symbolique. Elle redonne à la vie de Bichette toute la place qu’elle mérite : un lieu, certes aride mais d’une grande beauté, où laisser sa marque, et un nom évoquant sa noblesse non de fait mais d’esprit et de cœur. Un dénouement habité de lumière mais aussi teinté de la fantaisie qui imprègne tout le film, évitant ainsi les écueils d’un thème sombre sans en altérer la profondeur. Il est porté de bout en bout par l’interprétation d’Agnès Jaoui, éblouissante de naturel, drôle et touchante. Une mention spéciale à la musique que Philippe Katerine a composée pour la fin du film, musique discrète, douce et apaisante comme un hommage posthume à la réalisatrice.
Catherine Joseph
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