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Sepideh Farsi a quitté l'Iran en 1984 à 19 ans pour la France et devient scénariste en autodidacte. Après quelques courts-métrages et son premier documentaire en 1998 elle passe à la fiction en 2002. En 2008 elle retourne en Iran pour capturer, avec son téléphone portable : Théhéran sans autorisation. Trois longs métrages et elle revient aujourd'hui avec La Sirène, son premier film d'animation.
Résumé :
Omid, adolescent, vit à Abadan dans le sud de l'Iran. En 1980 l'Irak attaque la centrale pétrôlière et assiège la ville. Omid tente de résister avec quelques habitants, puis prévoit de sauver ceux qu'il aime en les embarquant sur un vieux bateau, la Sirène.
Analyse :
La guerre Iran-Irak (1980-1988) a suscité peu de films de fiction, seules les images médiatisées de raffineries de pétrole en flammes restent dans nos mémoires. Sepideh Farsi décide de donner vie à la vie des habitants d'Abadan par l'image animée, car il était impensable de reconstruire la scène en prise réelle. Elle avait aussi besoin de cette distance psychologique offerte par l'utilisation du dessin. Pourtant les personnages semblent choisis d'après casting, tant leur physionomie et leur caractère font exister la résistance des habitants et leur cohabitation avec l'armée régulière.
Les techniques 2D pour les décors et 3D pour l'animation des personnes nous projettent dans l'action, rendent l'atmosphère étouffante des particules de poussière de l'incendie, accentuent la sensation d'enfermement dans le piège de la guerre. Le choix des couleurs s'adapte selon le moment d'émotion dramatique. La mise en scène utilise les mouvements techniques de caméra, plans en plongée, vues de drone ou de satellite et la réalisatrice soigne le travail avec ses personnages comme avec de vrais acteurs.
Omid représente l'espoir et la solidarité. Il rêve et parcourt la ville en moto pour livrer leurs courses à tous les représentants d'une société cosmopolite qui existait alors.
Le mélange de peinture naïve et de formes abstraites, de récit à base de témoignages recueillis et d'onirisme créatif augmente le pouvoir artistique de transmission. Les auteurs ont choisi différents degrés de lecture (certains compris seulement par les Iraniens) mais le message est dans la forme de l'Art, universel, face à tous les conflits armés de notre planète. La musique iranienne associée au jazz d'Eric Truffaz nous parle tout autant qu'un manifeste d'amour.
Arielle Domon
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