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Avec :
Mahamadou Sangaré (Leslie), Martin Jauvat (Renard), William Lebghil (Amin de Chicken 3000), Sébastien Chassagne (Momo l'ex-coach de Leslie).
Chellois depuis toujours (1995), Martin Jauvat a rêvé d'une carrière de pongiste, puis essayé des études supérieures et abandonné trois licences en lettres. Réalisateur et scénariste, il avait écrit et réalisé trois courts avant Grand Paris, son premier long métrage : Les Vacances à Chelles (2019, 20 min), Mozeb (2020, 40 min) et Le Sang de la Veine (2021, 17min), ce dernier finaliste aux Césars.
Résumé :
Leslie et Renard, glandeurs de banlieue, trouvent un objet bizarre au cours d'une errance dans le chantier du Grand Paris Express. Ça peut valoir d'la thune ! A la recherche de qui pourrait les aider à en savoir plus, ils circulent en long et en large dans la banlieue sud, au fil de rencontres qui ponctuent leur cheminement.
Analyse :
C'est une image inhabituelle de la banlieue qui nous est proposée ici, un péri-urbain peu dense et pavillonnaire à l'opposé des cités oppressantes du neuf-trois. Image qui baigne dans l'auto-dérision : " Les Yvelines c'est le monde de Narnia, des forêts, des lacs, des trésors, des princesses...". Les forêts ce seront des bosquets de friche, les lacs des trous d'eau stagnante, le trésor un caillou aux inscriptions bizarres, et les princesses à l'avenant. Au loin culmine la tour de Romainville, mais l'on se sent loin du Montfermeil des "Misérables".
Dans ce monde vide, les deux héros ne rencontrent pas foule, et les aventures que leur suggère le caillou découvert se déroulent dans un vaste chantier : infrastructures pour les trains du futur à défaut de ceux d'aujourd'hui, dont les gares ne servent qu'à annoncer les ratages du système de transports en commun. Une forme de galère du quotidien, "les temps de transport sont notre métronome". Seul moyen efficace, la camionnette de livraisons du copain Chicken 3000 aux sauces vertigineuses, dont on comprend vite que le burger n'est pas son principal gagne-pain. La fumette semble le viatique le plus couru pour tromper l'ennui de ces personnages qui vivent dans l'instant étiré comme un chewing-gum, sans projets, sans envies, sans perspectives au-delà du prochain expédient, souvent assis à attendre.
Les tentatives de sortir de ce marigot gentillet par des blagues wesh-wesh ou une brève envolée dans la fiction extra-terrestre, grâce à la fameuse tour de Romainville, font long feu. Il faut bien admettre que l'atmosphère ténue et les scènes peu peuplées de cette réalisation tiennent pour beaucoup à la faiblesse des moyens disponibles. Mais c'est une réussite de ce film-bromance que de rendre ses personnages sympathiques, amicaux les uns envers les autres. Et, cerise sur le gâteau ou coup de pied de l'âne, alors que les films actuels sont souvent pénalisés par leur durée exagérée, celui-ci surprend par une brièveté dont il faut le (et se) féliciter.
Jacques Vercueil
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