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Fiche technique :
Réalisation : Ursula Meier. Scénario : Stéphanie Blanchoud, Robin Campillo, Antoine Jacoud, Montage : Nelly Quettier. Dir Photo : Agnès Godard. Distribution : Diaphana.

Avec :
Valéria Bruni Tedeschi (Christina), Stephanie Blanchoud (Margaret), India Hair (Louise), Elli Spagnolo (Marion), Benjamin Biolay (Julien), Dali Benssalah (Hervé).

La ligne

France, Suisse, Belgique, 2023, 102min.

Réalisation : Ursula Meier

Biographie :

Ursula Meier est une réalisatrice franco-suisse, née en 1971, qui a fait ses études de cinéma en Belgique. Son premier film, Des épaules solides (2002) est suivi en 2008 de Home. En 2012, L’enfant d’en haut, qui reprend le thème de la marginalité présent dans Home, reçoit l’Ours d’argent à Berlin. La ligne était en avant-première à la Berlinale en 2022.

Résumé :

Ayant agressé sa mère, Margaret, 35 ans, doit se soumettre à une mesure d’éloignement en attendant son jugement: elle n’a pas le droit pendant trois mois d’entrer en contact avec sa mère, ni de s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Mais son désir de se rapprocher des siens la fait revenir chaque jour sur la limite infranchissable.

Analyse :

Le film s’ouvre sur une musique de Vivaldi avec une séquence extrêmement violente, heureusement filmée au ralenti ce qui la rend moins dure : l’agression d’une fille déchaînée (Margaret) contre sa mère (Christina) qui va ensuite porter plainte. L’histoire se refermera sur une scène également très forte, très réussie, avec la confrontation, cette fois pacifique, des deux femmes, les yeux dans les yeux. Entre temps, avec un scénario et une mise en scènes très originaux, la réalisatrice nous livrera progressivement à la fois les raisons du conflit et les perspectives de son règlement. Le film est tourné en Suisse, dans un quartier urbain comportant un ensemble de maisons, une esplanade d’herbes et de terre, un cours d’eau et tout autour les Alpes. C’est là que Marion, la jeune sœur de Margaret, va, dans un souci d’apaisement, peindre la ligne de démarcation délimitant la zone interdite à son aînée. Le film est captivant de bout en bout. Valéria Bruni Tedeschi campe, avec un très grand talent et une visible délectation, une mère (pianiste ratée, sans doute frustrée), qui est épouvantable, égoïste, dure et violente, tout en se faisant passer pour une victime, une « pauvre petite maman » qui tient ses filles sous sa coupe. Les portraits de ses trois filles sont bien élaborés et joués par des actrices excellentes. Stéphanie Blanchoud, également scénariste et chanteuse (elle chante ici avec Benjamin Biolay), alterne avec brio les moments de fureur -- quand les réflexions provocatrices de sa mère la mettent hors d’elle – et les instants de douceur notamment avec ses sœurs. India Hair est la puînée, tout juste bonne d’après Christina à être mère de famille (elle aura des jumelles !), calme et conciliatrice. Quant à la fine Elli Spagnolo elle est la benjamine non désirée, pleine de bonne volonté et qui ne voit que Dieu à qui s’en remettre. Les dernières secondes du film sont intenses, fixées par une caméra qui tourne autour des deux protagonistes. Margaret scrute longuement sa mère, dont le regard est comme fou, et semble tout d’un coup tout comprendre. Elle sera désormais libérée du joug maternel et devrait se tenir à la bonne distance.

Françoise Wilkowski-Dehove

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