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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Martin Mac Donagh, Photographie :Ben Davis. Montage :Mikkel Nielson. Musique :Carter Burwell. Distribution France : Walt Disney Company.

Avec :
Colin Farrell (Pàdriac), Brendan Gleeson (Colm), Kerry Condon (Siobhan), Barry Geoghan (Dominic).

Les Banshees d’Inisherin

Irlande, 2022, 114min.

Martin Mac Donagh est né en 1970 à Londres. Ses parents étant retournés en Irlande, il doit très vite se débrouiller seul et il commence une carrière d’acteur de théâtre. En 2006 il réalise Six Shooter, un court métrage avec déjà Brendan Gleeson, puis Bon baisers de Bruges, primé à Sundance en 2008. Suivront 7 psychopathes (2012), Three Bilboards (2017, primé à Venise). Les Banshees d’Inisherin a reçu le prix du Meilleur scénario à Venise en 2022.

Résumé :

En 1923, sur la petite île irlandaise d’Inisherin, une guerre éclate : sans raison apparente, Colm décide du jour au lendemain de rompre la vieille amitié qui le lie à Pádraic.

Analyse :

Dès le début du film, le réalisateur instille l’angoisse en faisant marcher Pàdraic dans les paysages tourmentés de son île. On sent que quelque chose ne va plus mais on ne sait pas encore que l’amitié de Pàdraic et Colm est finie. Nous sommes donc sur une petite île isolée, au large de l’Irlande. Peut-être est-ce en raison d’une probable consanguinité, les habitants sont presque tous un peu simplets. On rencontre Dominic, l’innocent pacifique du village, dont le père est policier, une vieille dame qui se veut la banshee -celle qui annonce la mort-, plus comique qu’effrayante. Les deux personnages principaux n’échappent pas à l’étrangeté de la population d’Inisherin : Pàdriac est un benêt sympathique, manifestement un peu niais et Colm, le violoneux de l’île est un lourdaud qui souhaite composer une Å“uvre au violon et qui ira dans son délire jusqu’à l’automutilation. Les deux acteurs s’étaient déjà rencontrés dans Bons baisers de Bruges. Ils y jouaient, comme dans ce film, des personnages subtilement déjantés. Le seul rôle un peu sensé est celui de Siobhan, la sÅ“ur de Pàdriac : elle quittera l’île avant la fin du film. La réalité historique n’est pas loin puisqu’on entend des coups de feu provenant de la grande île, l’Irlande toute proche où la guerre entre l’IRA et l’Angleterre fait rage. Le pub joue un rôle important avec son grand bar comme dans les westerns où les personnages se parlent d’un bout à l’autre. Les animaux sont très présents, les chevaux, les vaches que Pàdriac conduit entre les murets des chemins de l’île et surtout le chien de Colm et l’ânesse naine de Pàdriac qui a tous les droits dans sa maison. Le fil de l’intrigue est très tenu : quelle est la cause réelle de la brouille des deux amis ? L’intérêt du film, accru par le mélange réjouissant des parlers anglais et irlandais, réside dans l’absurdité subtile et comique des relations entre les personnages et cela en fait une farce jubilatoire. En cette fin d’année, - c’est loin d’être négligeable.

Jean Wilkowski

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