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Fiche technique :
Réalisation : Ali Cherry – Scénario : Ali Cherry, Geoffroy Grison, Bertrand Bonello -Direction photo: Bassem Fayyad – Son : T. van Pottelberge, J. Munidaba Montage : Isabelle Manquillet, Nelly Quettler – Musique : Rob – Mixage : Simon Apostolou- Distribution : Dulac.

Avec :
Maher El-Khair (Maher), Mudathir Musa, Santino Aguer Ding.

Le barrage (Al-Sadd)

Soudan, France, Allemagne, Serbie, 2023, 84min.

Mention spéciale du jury oecumenique Mannheim 2022

Réalisation : Ali Cherri

Biographie :

Né en 1976 à Beyrouth, obtient une licence de graphisme en 2000 et une maîtrise d’arts du spectacle à Amsterdam en 2005. Il s’intéresse particulièrement aux objets archéologiques dans l’élaboration des récits nationaux. Participe aux biennales de Venise, New York, Lyon. Réalisateur de L’Etolie bleue (2019) et Al Haffar (Le Creuseur), il présente Le Barrage à la Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2022, son premier long-métrage.

Résumé :

Dans le Nord du Soudan, pays rarement montré au cinéma, Maher est employé dans une briqueterie près du barrage de Merowe. Personnage solitaire et mutique, il construit dans le désert une mystérieuse structure faite de boue et de bois. Alors que les Soudanais se soulèvent pour réclamer leur liberté (destitution du Président Omar), Maher rêve et erre le long du Nil et dans les dunes à la recherche de lui-même.

Analyse :

Un étonnant film d’auteur, au caractère double de documentaire et d’itinéraire mystique, qui frappe par la présence d’une Nature grandiose, le Nil et le Désert. L’activité humaine se résume au travail harassant sous un soleil brûlant, de fabrication de petites briques, destinées aux habitations et aux routes. Les troubles politiques sont évoqués en voix off de la radio et de la télé, qui accompagnent la vie quotidienne de travailleurs pauvres, en haillons et seuls. Ils sont en contact physique avec la terre et le limon, imprégnés de l’eau du fleuve depuis des millénaires. On pense au temps des pyramides et des pharaons, surgis et nés de la Terre immémoriale. Maher est en-dehors de ce monde matériel où domine l’exploitation économique et politique. Maher dans ses rêves entend une voix sourde traînante qui l’appelle et lui parle, « vers quoi vas-tu Maher ? Jusqu’où iras-tu ? ». Il y a des résonnances quasi bibliques dans ces interrogations, qui peuvent nous faire penser aux appels de Yahvé à Abraham, invité à quitter son pays pour une terre nouvelle (Canaan), aux injonctions à Moïse pour conduire son peuple à la Terre Promise. Et Maher va quitter ce lieu déshumanisé, en incendiant les installations et les cahutes dans de grandes flammes d’apocalypse. Il rejoindra la statue construite de ses mains en voie d’effondrement, pour se lancer dans le grand Fleuve du Monde. Poétique aux images fortes, le film se déroule dans une longue et fascinante mélopée. On sort abasourdi et impressionné de ce Voyage initiatique. 

Alain Le Goanvic

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  • Prix du jury œcumenique Mannheim 2022 Jury


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