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Fiche technique :
Réalisation : Shlomi Elkabetz. Scénario : Shlomi Elkabetz, Joëlle Alexis. Image : Shlomi Elkabetz, Gil Ramon. Son : Tzik Cohen. Montage : Joëlle Alexis. Musique originale : Dikla. Production : Deux Beaux Garçons Films. Distribution : Dulac Distribution.

Avec :
Ronit Elkabetz, Shlomi Elkabetz, Miriam Elkabetz, Eli Elkabetz, Menashe Noy, Simon Abkarian.

Les cahiers noirs (Documentaire en deux parties)

Israël, France, 2022, 208min.

Réalisation : Schlomi Elkabetz

Biographie :

Né en 1972, il partage son temps entre Tel-Aviv et Paris. Sa trilogie Viviane Amsalem l’a fait connaitre - Prendre femme 2004, Les 7 jours 2008, Gett : le procès de Viviane Amsalem 2014, - co-écrite et co-réalisée avec sa sœur aînée Ronit qui a également joué dans ces films partiellement basés sur la relation entre leurs parents.

Résumé :

Shlomi apprend, par un voyant marocain, que sa sœur est menacée de mort. Le frère, pour tenter de déjouer la prédiction, entreprend alors un voyage fictif entre le Maroc, Israël et Paris. A partir d’extraits de la trilogie et d’archives familiales (1996-2019), le film nous invite dans l’intimité d’une famille judéo-arabe. Une histoire imaginaire où le frère et la sœur revisitent le passé et le présent pour défier un avenir implacable. Le film sortira cinq ans après la mort de Ronit.

Analyse :

Bien que réalisé par le seul Shlomi, on peut lire dans le générique que ce film est celui de Ronit et de Shlomi Elkabetz. Cela donne bien le ton de ce poème d’amour d’un frère à la généreuse actrice engagée que fut sa soeur, terrassée à 51 ans par un cancer : il s’agit d’un thrène, d’un véritable « tombeau » cinématographique comme en ont érigé Chris Marker pour Alexandre Medvedkine ou Agnès Varda pour Jacques Demy. Le 1er volet est construit sur le montage en contrepoint d’images d’archives familiales captées par Shlomi dans la maison des parents avec des caméras de plus en plus sophistiquées, et d’extraits des trois films de fiction de la trilogie - notamment Prendre femme - et de leurs “making of”. Dans ce film fusionnel à 2 voix, - auquel on peut comprendre que les parents se montrent hostiles car ils le vivent comme une intrusion dans l’intimité de leur couple qu’ils redoutent de voir assimilé à celui des Amsalem qui se déchirent de film en film -, la réalité familiale conflictuelle des Elkabetz et ses non-dits se juxtapose et s’entremêle dans le temps et dans l’espace à la fiction agitée de la trilogie. Le 2ème volet est centré sur le tournage du Procès de Viviane Amsalem. Ronit, désormais mariée et devenue maman, est malade et cette partie montre l’énergie de l’actrice, la réalisatrice, la militante politique et féministe, qui contraste avec la vulnérabilité que provoquent son cancer et le traitement, culminant dans une magnifique séquence où son frère, en symbiose avec elle, lui souffle son texte sur une musique fantomatique de Bernard Herrmann pour Vertigo de Hitchcock. A aucun moment sa vitalité ne se démentira, elle qui ne voulait « pas de pathos ». Impressionnante est ainsi la lecture off à voix douce par Shlomi d’extraits des Cahiers noirs - journal intime et carnets de voyages - de Ronit, qui avait redémarré entièrement sa carrière d’actrice à Paris, ville chère à son coeur. Il est significatif que ces Cahiers noirs soient enchâssés entre 2 « je t’aime » et il est clair que le fantôme de sa sœur bien-aimée hantera Shlomi toute sa vie.

Jean-Michel Zucker

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