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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Pedro Almodóvar – photographie : José Luis Alcaine – compositeur : Alberto Iglesias – Montage : Teresa Font – production : El Deseo, Remotamente Films – Distributeur France : Pathé.

Avec :
Penélope Cruz (Janis) – Milena Smit (Ana) – Israel Elejade (Arturo) – Altana Sanchez-Gijon (Teresa) – Rossy de Palma (Elena).

Madres Paralelas

Espagne, 2021, 120min.

Réalisation : Pedro Almodovar

Biographie :

Pedro Almodóvar, né en 1949 en Espagne, est l'un des cinéastes les mieux appréciés de la nouvelle vague espagnole. Adolescent, il part à Madrid pour entrer dans une école de cinéma mais Franco vient de la fermer. Il vit alors de petits boulots, fait du théâtre amateur, écrit et s'achète une caméra Super8. En 1986, il fonde la maison de production « El Deseo S.A. » qui produira plusieurs de ses films suivants. Attache-moi ! (1989), Talons aiguilles (1991), Tout sur ma mère (1999), La Mauvaise Éducation (2004), Etreintes brisées (2009), etc. ont été récompensés dans de nombreux grands festivals.

Résumé :

Janis, une photographe, rencontre Arturo, juriste et anthropologue, auquel elle confie son souhait de faire exhumer les corps de républicains abattus par les phalangistes dans son village natal dans les années 30. Ils se revoient et elle a une liaison avec lui. Enceinte, elle rencontre Ana dans la maternité dans laquelle elles sont sur le point d’accoucher. Toutes deux sont célibataires et sont tombées enceintes par accident mais Janis est une quadragénaire épanouie et ravie d’avoir un enfant alors qu’Ana est une adolescente qui voit sa vie bouleversée par cette grossesse. Les quelques moments qu’elles vivent ensemble créent un lien entre elles, lien qui va se renforcer à la suite de circonstances exceptionnelles.

Analyse :

Le film est d’abord un superbe mélodrame flamboyant comme Almodóvar les aime mais un mélodrame très tenu qui a parfois la sécheresse d’un thriller. Le destin va rapprocher ces « mères parallèles », puis les séparer avant de les réunir à nouveau. Les parallèles sont des courbes non linéaires chez Almodóvar, Janis et Ana sont tour à tour, ou en même temps, amies, mère – fille, patronne – employée, confidentes, amantes … Comme souvent dans ses films, les familles sont disloquées et les femmes jouent le premier rôle, même si ici les liens du sang ont plus de force que dans d’autres films. Les personnages nous touchent car ils sont humains, capables de lâcheté quand il faut dire une vérité difficile, de colère et de violence quand ils se sentent trompés, mais aussi de pardon et d’humanité quand la fièvre est retombée.

Le film est aussi un film politique. Au moment où les derniers témoins de la guerre civile sont en train de disparaître, Almodóvar fustige les excès de la politique de réconciliation qui cherche à enfouir le passé « sous le tapis ». Il défend le droit des familles à retrouver et déterrer les corps des milliers de républicains tués par les phalangistes, condition pour que le deuil puisse être fait mais aussi pour que les jeunes générations, à laquelle appartient Ana, ne sombrent pas dans un oubli complet de cette période noire de l’Espagne. Certains ont trouvé que le lien entre les deux thèmes, le familial et le politique, était un peu artificiel mais ils parlent tous deux de deuil, de disparition et de mémoire.

Enfin, Madres Paralelas est un film d’Almodóvar, dont le style, très reconnaissable, mélange décor et robes aux couleurs violentes, direction très précise des acteurs et virtuosité du montage, sans oublier la musique très présente d’Alberto Iglésias. Outre la formidable scène de l’accouchement « en parallèle », plusieurs scènes restent en mémoire comme le rideau qui flotte à la fenêtre pendant que Janis et Arturo font l’amour, un extraordinaire flash-back entre deux portes ou l’émouvante scène finale de l’ouverture de la fosse. Du grand cinéma !

Jacques Champeaux

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