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Fiche technique :
Réalisation : Ramon Zürcher et Silvan Zürcher – Scénario : Ramon Zürcher et Silvan Zürcher – Image : Alexander Aßkerl – Montage : Katharina Bhend – Son : Balthazar Jucker – Décors : Sabina Winkler, Mortimer Chen.

Avec :
Henriette Confurius (Mara), Liliane Amuat (Lisa), Ursina Lardi (Astrid), Flurin Giger (Jan), André Hennicke (Jurek), Ivan Georgiev (Markus).

La Jeune Fille et l'araignée

Suisse, 2021, 98min.

Réalisation : Ramon Zürcher, Silvan Zürcher

Biographie :

Nés en 1982 en Suisse, Ramon et Silvan Zûrcher sont deux frères jumeaux.

Après avoir suivi l'École des beaux-arts de Berne, Ramon Zürcher étudie la réalisation de films à Berlin et réalise, en 2013, son premier long-métrage L’étrange petit chat.

Après des études de philosophie, de cinéma et d'allemand aux universités de Berne et de Zurich. Silvan Zürcher se forme au métier de producteur à Berlin. Et c’est en tant que tel qu’il participe, en 2013, au tournage de L’étrange petit chat.

 

Résumé :

Deux jeunes filles, Lisa et Mara, s’apprêtent à mettre fin à leur colocation. La première part s’installer dans un autre appartement, tandis que Mara reste. Pour le déménagement et le nouvel emménagement, Lisa a fait appel à des professionnels, Jurek et son apprenti Jan, son ami Markus, sa mère Astrid, sans compter les voisines et les enfants toujours à l’affût de ce qui se passe à côté, de l’autre côté de leur porte. Tous s’agitent pour décrocher, démonter, nettoyer, transporter, réinstaller… sauf Mara qui demeure étrangement en retrait.

Analyse :

Le film est un ballet qui entremêle les corps, les voix et les regards. Mais, loin de se déployer harmonieusement, ce ballet se trouve contraint par des espaces exigus. Tout se déroule à l’intérieur des appartements. La caméra filme au plus près les personnages en les enserrant dans des cadres fixes. On s’attend à ce que les incessants déplacements des uns et des autres entre les meubles et les cartons provoquent des bousculades. Or celles-ci sont très rares comme si tout en se croisant chacun cherchait à éviter les heurts, heurts des corps, mais aussi heurts des sentiments. Il y a bien des dialogues entamés la plupart du temps à deux. Ils sont souvent perturbés par les bruits hors champ ou par l’intervention importune d’un tiers. Restent les regards qui s’épient, se cherchent, s’échappent… Ces regards, que la caméra des frères Zürcher, à la fois proche et distante, capte de façon lumineuse, tissent entre les protagonistes une toile de désirs inavoués. Et l’araignée que Mara l’immobile fait passer d’une main à l’autre, d’un appartement à l’autre, donne vie à ces « mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience » et que Nathalie Sarraute nomme ‘tropismes’.

Des éléments matériels viennent ponctuer le récit. Au dehors, c’est, par trois fois, le marteau piqueur annonciateur de l’inexorable fracture. A l’intérieur, ce sont ces objets, dessins, gobelets, cutter… gisant sur les tables ou par terre comme autant de souvenirs appelés à disparaître. Ces inserts donnent tout à coup un air de gravité et de mélancolie au film. Que deviendra Mara après le départ de Lisa ? Restera-t-elle dans l’appartement avec pour seule compagne l’araignée retournée à son mur ? Ou partira-t-elle au loin, pareille à cette femme de chambre mystérieuse qui apparaît figée sur un bateau de croisière fantôme ? La jeune fille et l’araignée recèle au final une dimension fantastique qui vient troubler l’enchantement porté par la chanson entêtante mais quelque peu surannée Voyage, voyage.

Yves Ballanger

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