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Fiche technique :
Réalisateur : Leonardo di Costanzo - scénario : L. di Costanzo, Bruno Oliviero, Valia Santella - musique : Pasquale Scialo - photographie : Luca Bigazzi - montage : Carlotta Cristiani - distribution : Survivance.

Avec :
Toni Servillo (Gaetano Gargiuolo) ; Silvio Orlando (Carmine Lagiola) ; Fabrizio Ferracane (Franco Coletti).

Ariaferma

Italie, Suisse, 2021, 117min.

Réalisation : Leonardo di Costanzo

Biographie :

Leonardo Di Costanzo, né en 1958 à Ischia, est un scénariste, directeur de la photographie et réalisateur italien. Il est surtout connu pour ses documentaires (Un cas d’école 2003 ou Cadenza d’ingano, 2011). Ariaferma est son 3ème long métrage réalisé seul, après L’intervallo (2013) et L’intrusa (2017). Ariaferma a reçu deux prix à la cérémonie des David Di Donatello 2022 : meilleur acteur pour Silvio Orlando et meilleur scénario original pour le cinéaste et ses deux coscénaristes Bruno Oliviero et Valia Santella.

Résumé :

Perdue au creux des montagnes sardes, une prison vétuste est en cours de démantèlement quand le transfert de douze détenus est soudainement suspendu pour des questions administratives. Gargiulo, le surveillant le plus expérimenté, est chargé de faire fonctionner la prison en équipe réduite. Une improbable cohabitation se met en place entre détenus et surveillants.

Analyse :

L’italien Leonardo di Costanzo réalise un film qui est une utopie réjouissante pour l’esprit. Dans ce huit clos d’une prison désaffectée où les quelques prisonniers restant sont bien plus nombreux que les surveillants, la tension palpable tout au long du film cache en réalité un microcosme où les verrous vont progressivement céder au bénéfice d’une solidarité, d’une humanité réconfortante. Ils sont tous rassemblés dans la petite partie utilisable de l’établissement voué à la destruction, sorte de panoptique. Les prisonniers ont un contact plus facile avec les surveillants rassemblés au centre de la rotonde de plein pied avec leurs cellules. Ils peuvent également mieux communiquer entre eux et se connaissent bien. Dans cette attente sans horizon ils ne peuvent recevoir de visite, n’ont plus d’activité et doivent se contenter de la nourriture en barquettes apportée de l’extérieur dont ils se plaignent amèrement. Une révolte éclate et c’est le début de la fissure. Un prisonnier, mafieux notoire, se propose de faire la cuisine pour tout le monde. Demande peu ordinaire. Il faut remettre en fonction la cuisine désormais au règne des fourmis. Et puis ce détenu, Lagiola, est malin, inquiétant sous son apparente bonhomie. Que mijote-t-il ? Malgré l’avis contraire de certains de ses collègues, Gargiulo, directeur provisoire, décide d’accéder à sa demande et de le surveiller personnellement. Un contact dans une cuisine qui malgré les raideurs du surveillant, ses moments de colère, sa méfiance et la tension palpable, va faire naître une communication entre deux hommes issus du même milieu social. On perçoit alors l’impensable, la possibilité d’une parenthèse où se développe entre gardien et détenu une empathie, une rencontre, presque une compréhension mutuelle. Une scène magistrale où à l’occasion d’une panne de courant les détenus sont autorisés à réunir leurs tables pour le diner au centre de la rotonde. À la lueur des torches ils invitent les surveillants à partager leur repas. Moment exceptionnel qui gomme toutes des hiérarchies, les différences, dans une symbolique forte : le repas partagé qui n’est pas sans faire penser à la Cène. La mise en scène sobre, subtile, suscite l’émotion sans tomber dans le pathos. De cet enfermement réciproque se dégage une reconnaissance de l’autre, mon semblable. Une belle leçon d’humanité.

Marie-Jeanne Campana

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