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Fiche technique :
Scénario et réalisation : Julia Ducournau ; image : Ruben Impens ; montage : Jean-Christophe Bouzy ; musique : Jim Williams ; distribution France : Diaphana Distribution.

 

Avec :
Vincent Lindon (Vincent), Agathe Rousselle (Alexia), Garance Marillier (Justine), Laïs Salameh (Rayane), Myriem Akheddiou (mère d'Adrien), Bertrand Bonello (père d'Alexia).

Titane

France, 2021, 108min.

Palme d'Or, Cannes, 2021

Réalisation : Julia Ducournau

Biographie :

Née en 1983 à Paris, Julia Ducournau, licenciée en lettres modernes et anglais, étudia à la Fémis (2008) avec un atelier d'écriture à Columbia (New York). En 2011, son 3ème court métrage, Junior (remarqué et primé) , s'intéresse déjà à la transformation monstrueuse du corps d'une adolescente. Son premier long métrage, de même esprit, Grave, fait le tour des festivals (Cannes, Gerardmer, Toronto), lance sa carrière. Titane enfonce un clou semblable.
 

Résumé :

Alexia, victime dans son enfance d'un accident de voiture qui lui a valu une plaque en titane dans le crâne, se retrouve, adulte, danseuse sexy pour faire vendre des voitures. Dans ce milieu machiste, elle réagit par le meurtre à un agresseur et, pour se camoufler, prend l'apparence d'un jeune homme disparu depuis 10 ans. Mais le père de ce dernier ne demande qu'à être convaincu...

Analyse :

Pour qui aurait souffert des dégustations cannibales de Grave, le précédent film de Julia Ducournau, Titane n'est pas un spectacle à conseiller. Le déferlement d'images cruelles exige une lecture en clé humoristique (très noire) comme devant le ventre d'Alexia enceinte au point de ressembler à une citrouille d'Halloween, découpée d'ouvertures anormales et de flashes intérieurs.

Au point que la mise en scène de ces corps charcutés et plongés dans la souffrance pourrait faire passer au second plan les autres dimensions du film. Retenons en deux ici : l'osmose automobile, et l'amour absolu. Comme y invite le titre, la tonalité métallique est totalement assumée à travers l'évolution métal-voiture d'Alexia : sa plaque crânienne prend valeur métaphorique en s'incorporant à son personnage jusqu'à accomplir la métamorphose qu'annonçaient déjà les images de 'pole dance sur carrosserie' de la foire aux bagnoles, son extravagante copulation mécanique, et ses saignements en huile de vidange.

Mais la relation père-enfant, inaugurée dans le film de façon si désastreuse par le conflit pénible entre la jeune Alexia et son père inattentif, va prendre une tournure tout autre avec la tardive apparition dans le récit de Vincent et son irrépressible besoin d'aimer. Que ce soit son fils ou pas, ou une fille, ou n'importe qui, cet homme manifestement endurci possède une immense capacité d'amour : elle se révèle seule assez puissante pour surmonter toutes les réticences que pourrait motiver le statut incertain et, par maints côtés, répulsif de la personne d'Alexia et de son comportement. En fait, c'est par la foi inflexible du chef des pompiers que cet être satanique, tout droit sorti de Rosemary's Baby, est finalement conduit à une rédemption.

Lors d'une intervention de Vincent qui tente un bouche à bouche pour ranimer un jeune homme (overdose ?), Alexia, habillée en apprenti pompier, doit faire de même en partageant exactement le rythme que son 'père' lui indique par la chanson Macarena : « Dale a tu cuerpo alegría, Macarena, Hey Macarena ». Sauver ainsi une vie sous la direction de Vincent lui ouvre son chemin de Damas.

 

Nicole Vercueil et Jacques Vercueil,

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