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Fiche technique :
Réalisation, scénario et montage : Yaron Shani - Photographie : Nizan Lotem - Son : Nir Alon et Aviv Adelma - Distribution France : Art House.

Avec :
Stav Almagor (Avigail), Eran Naim (Rashi), Stav Patay (Yasmine, la fille d’Avigail).

Chained et Beloved

Israël, Allemagne, 2020, 112min.

Réalisation : Yaron Shani

Biographie :

Yaron Shani né en 1973 est un cinéaste israélien. Il a étudié le cinéma à l’Université de Tel Aviv. Son film de fin d'études, Disphoria en 2004, a remporté un prix au festival du film étudiant de Potsdam. Après plusieurs courts métrages il réalise avec Scandar Copti, un polar Ajami (2009) prix du meilleur film israélien Ophir, sélectionné pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et Caméra d’Or - Mention spéciale à la Quinzaine des Réalisateurs 2009. En 2009 il commence à tourner une trilogie, Chained, Beloved et Stripped.

 

Résumé :

Récit de la séparation d’un jeune couple vivant dans un petit appartement de Tel Aviv, vu du point de vue du mari (Chained) puis de celui de la femme (Beloved).

Analyse :

Ces deux films font partie d’un triptyque dont le troisième élément est prévu pour l’automne 2020. On peut les voir séparément mais ensemble ils prennent toute leur force et leur signification (commencer par Chained). Ils se répondent et paraissent indissociables comme étant l’avers et le revers d’une même médaille. Chained est âpre et tranchant, comme Rashi, marié à Avigail. C’est un gros (très gros) nounours, très amoureux de sa femme, qui traverse une crise profonde. Professionnelle d’abord : policier il est mis à pied sur des accusations d’agression sexuelle après avoir effectué une fouille corporelle sur des jeunes. Familiale ensuite car il est confronté à la révolte permanente de la fille d’Abigail qui, à 13 ans, vit mal son autoritarisme intrusif. Sentimentale enfin. Remis en cause dans son autorité, désemparé il laisse parler sa violence et se montre de plus en plus possessif et jaloux avec sa femme, l’infantilisant en la sermonnant comme une enfant. Timide et soumise il la sent néanmoins se détacher de jour en jour et manifester une indépendance qui l’insupporte. La caméra se concentre beaucoup, en gros plan ou en contre plongée, sur le visage de Rashi qui exprime sa détresse, sa fragilité et son incompréhension.

Autant Chained raconte dans une ambiance pesante l’enfermement d’un homme dans sa masculinité toxique, autant Beloved est lumineux. La scène d’ouverture est reprise du film précédent, comme un raccord d’une histoire qui se prolonge. Cette fois c’est sur Abigail que la caméra va se concentrer. Elle se lie avec une quadragénaire qui la fait entrer dans un cercle féminin. Dans ce gynécée règne une magnifique atmosphère de tendresse, de rire, d’écoute, de solidarité, de sororité ; on voit Abigail se révéler à elle-même, s’épanouir doucement au prix de larmes amères et réaliser qu’elle n’est pas heureuse, que ce n’est pas la vie qui lui convient et qu’elle n’aime pas Rashi. Des moments très émouvants de beauté et de pur bonheur. Un cinéma vérité qui nous plonge au plus intime d’un couple en nous donnant tous les points de vue pour mieux rendre compte de la complexité des sentiments.

Un diptyque dense, profond, sensible et bouleversant qui nous apprend beaucoup de la société israélienne.

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