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Fiche technique :

Réalisation : Mel Gibson – Scénario : Randall Wallace – Image : John Toll – Montage : Steven Rosenblum – Musique : James Horner – Maquillages : Peter Frampton, Paul Pattison et Lois Burwell - Distribution France : UFD (UGC-Fox Distribution).

 

 

Avec :

Mel Gibson (William Wallace) - Sophie Marceau (princesse Isabelle) - Catherine McCormack (Murron) - Patrick McGoohan (le roi Edouard) - Brendan Gleeson (Hamish) - Angus Macfadyen (Robert Bruce) - Ian Bannen (le lépreux)

 

Braveheart

Etats-Unis d'Amérique, 1959, 165min.

Mel Gibson, né en 1956 aux USA, fut le sixième des onze enfants d'une famille modeste d'origine irlandaise. La famille partit en Australie où il fit ses études de comédien à Sydney. Ce fut son rôle dans Mad Max (George Miller, 1979) qui le fit connaître mondialement. Parmi ses autres succès d'acteur, L'arme fatale (1987). En 1993, parallèlement à sa carrière d'acteur, commencèrent ses réalisations : L'homme sans visage, puis Braveheart qui obtint cinq Oscars. Films ultérieurs : La passion du Christ (2004), Apocalypto (2006), Tu ne tueras point (2016).

Résumé :

L'histoire est celle de William Wallace, héros du XIIIe siècle écossais qui affronta les troupes d'Edouard le Sec Plantagenet, roi d'Angleterre avide d'Ecosse : itinéraire d'un paysan révolté qui devint chef de guerre et ouvrit la voie aux victoires du plus connu Robert Bruce.

Analyse :

Des cinq Oscars remportés par Braveheart, on approuvera sans réserve celui du maquillage. Le badigeon bleu sur les visages des guerriers écossais, délayé par la pluie et la sueur puis mélangé au sang des combats, crée des faciès spectaculaires et sauvages qui collent parfaitement à l'atmosphère de ce morceau d'Histoire. Faire connaissance avec ces épisodes de la conquête de l'Ecosse par l'Angleterre (c'était en France le temps de Philippe le Bel) est pour la plupart d'entre nous une plongée exotique dans la civilisation médiévale, présentée ici de la façon la plus classique, sans trace des efforts de réhabilitation auquel se livrent les historiens modernistes.

L'essentiel du film sera fait des batailles livrées, à l'appel de Wallace, par ses troupes dépenaillées et mal équipées, mais pleines de rage et d'enthousiasme, contre l'armée anglaise et ses bataillons d'archers aguerris, ses fantassins disciplinés, ses écrasants cavaliers en cuirasse. C'est le mythe du peuple fort de son droit et récompensé par la victoire, à Stirling comme à Valmy, mythe que les innombrables contre-exemples ne peuvent dépouiller de son charme. Gibson se fait le chantre convaincu de l'amour paysan pour la patrie et la liberté ; il l'incarne dans un Wallace qu'il revêt de sa propre explosivité, et en souligne le contraste avec la tiédeur et finalement la trahison des Nobles écossais, soucieux uniquement de terres et d'intérêts, comme leurs concurrents anglais. Emporté par son enthousiasme, le réalisateur ne fait pas dans la dentelle non plus pour exprimer les sentiments cachés, grâce à des ralentis emphatiques qui soulignent en gras un bouillonnement en cours derrière les visages...

On ne divulgâche rien en annonçant la conclusion d'un film à sujet historique : le héros sera finalement vaincu, et les supplices qu'il subit (bien documentés, tel était le goût de ce bon vieux temps) sont pour Gibson un galop d'essai, encore supportable, vers les illustrations autrement plus corsées auxquelles il s'abandonnera dans La passion du Christ ou Apocalypto.

Les superbes images des paysages montagneux d'Ecosse, rochers, prairies et eaux, neiges aussi, et les décors villageois de masures boueuses habitées par une paysannerie misérable forment un cadre évocateur qui constitue encore une valeur ajoutée de ce livre d'images, qui, dans un autre pays, pourraient être d'Epinal.

Jacques Vercueil

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