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Fiche technique :
Réalisation :Henri Decoin – Scénario : Maurice Aubergé d’après le roman éponyme de Georges Simenon - Directeur de la photographie : Léonce-Henri Burel – Montage : Annick Millet, Denise Reiss, Augustine Richard – Musique : Jean-Jacques Grunenwald – Production : UGC – Distributeur : Télédis.

Avec :
Jean Gabin (François Donge) – Danielle Darrieux (Elisabeth Donge dite « Bébé ») – Gabrielle Dorziat (Mme d’Ortemont, la marieuse) – Daniel Lecourtois (Georges Donge, le frère de Georges) – Claude Génia (Jeanne Donge, la femme de Georges) – Jacques Castelot (le docteur Jalabert) – Marcel André (M. Drouin, le juge d’instruction).

La vérité sur Bébé Donge

France, 1952, 104min.

Réalisation : Henri Decoin

Biographie :

Henri Decoin (1890-1969) a été champion de natation, officier de cavalerie et de zouaves et journaliste avant de venir au théâtre puis au cinéma, d’abord comme scénariste puis comme assistant réalisateur. Depuis son premier long métrage (Toboggan, 1933) jusqu’au dernier (Nick Carter va tout casser, 1964), il a réalisé une cinquantaine de films dans des genres très variés, des drames psychologiques aux films policiers (Razzia sur la chnouf) en passant par les films d’histoire et d’espionnage.

Résumé :

Elisabeth Donge, dite "Bébé Donge", a empoisonné son époux François. Ce dernier, sur son lit d’hôpital, revit les moments clés de sa vie avec Bébé. Gros industriel et collectionneur de jolies femmes, François a épousé Elisabeth d'Onneville, beaucoup plus jeune que lui, sur un coup de tête plus que par amour. Bébé, jeune fille idéaliste et passionnée, n'a pas trouvé en lui ce qu'elle attendait. Dix ans plus tard, déçue et aigrie, elle empoisonne son mari.

Analyse :

Cette adaptation d’un roman de Simenon se présente comme un long flash-back par lequel François revoit sa vie et comprend enfin les souffrances qu’il a infligées à son épouse Bébé. Célibataire endurci, patron investi dans son entreprise, amant volage, il se trouve, au cours d’une soirée où il s’ennuie, à faire la cour à la jeune Elisabeth et décide, sur un coup de tête, de l’épouser. De son côté, Elisabeth se veut une jeune fille moderne et indépendante et, fière d’avoir séduit cette célébrité locale, ne doute pas de vivre avec lui un amour passionné. La scène où ils se rencontrent est un modèle du genre : François fait des aller-retour incessants entre la jeune fille avec laquelle il badine et la table de bridge où il se débrouille pour toujours être le « mort » (prémonition ?) pour avoir du temps libre avec la belle. Cette comédie des dupes ne résistera pas à la vie quotidienne et à l’épreuve du temps. François ne change rien à sa vie, ses affaires priment, on le voit, dès le voyage de noces, s’arranger pour se faire rappeler et écourter le voyage. Il conserve ses maîtresses et se comporte comme un mufle vis-à-vis de sa jeune épouse. Bébé se transforme peu à peu en une ombre sans joie mais ils continuent à sauver les apparences dans leur vie mondaine. 

Récit féroce d’un drame conjugal, ce film noir doit beaucoup à l’interprétation de Jean Gabin et de Danielle Darrieux. Gabin joue du contraste entre son personnage passé d’époux machiste et volage et la figure du mourant qui s’accuse, comme dans une confession, de la vie qu’il a fait mener à son épouse qu’il aime encore. Mais c’est surtout Danielle Darrieux qui impose son personnage dramatique, passant de la jeune fille écervelée en robes colorées à l’épouse au visage fermé et en vêtement noir qui ne manifeste plus d’émotions, ni devant son mari mourant, ni devant le juge d’instruction qui vient l’arrêter. L’autre intérêt du film est dans la peinture de cette bourgeoisie de province des années 50 qui vit en vase clos et dans laquelle chacun connaît les turpitudes de l’autre, de la vieille aristocrate marieuse au médecin cupide. Un monde souvent décrit par Simenon et plus tard par Chabrol. 

Jacques Champeaux

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