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Fiche technique :
Réalisation : Robert Aldrich - Scénario : A.I. Bezzerides, d'après Mickey Spillane - Image : Ernest Laszlo - Montage : Michael Luciano - Musique : Frank De Vol - Distribution France (1955) : les Artistes Associés.

Avec :
Ralph Meeker (Mike Hammer), Maxine Cooper (Velda), Cloris Leachman (Christina Bailey), Paul Stewart (Carl Evello), Wesley Addy (inspecteur Pat Chambers), Gaby Rodgers (Lily Carver), Albert Dekker (Docteur Soberin).

En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly)

Etats-Unis d'Amérique, 1955, 106min.

Réalisation : Robert Aldrich

Biographie :

Robert Aldrich (1918-1983), neveu de John D. Rockefeller, fit des études de droit et finances mais choisit plutôt le cinéma, ce qui, joint à ses sympathies de gauche, le fit déshériter. Il fut assistant-réalisateur (1944-1952) de Jean Renoir, Max Ophüls, Joseph Losey, et maints autres. Ses premiers longs métrages seront The Big Leaguer (1953, avec Edward G. Robinson) puis World for Ransom (1954), déjà un film noir. Suivront une trentaine de films (1954-1981) dont plusieurs ont marqué l'histoire du cinéma : choix personnel, Vera Cruz (1954) ; Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1962) ; Les douze salopards (The Dirty Dozen, 1967) ; Pas d'orchidées pour miss Blandish (1971).

Résumé :

Le détective Mike Hammer, au secours de quelques femmes menacées, est en proie à diverses brutes plus ou moins policées qui veulent récupérer un petit objet mystérieux dont on verra qu'il est la clé de bien graves menaces.

Analyse :

Une femme terrorisée court de nuit sur la route, et ne peut arrêter enfin une voiture qu'en se plantant au milieu de la chaussée au risque de sa vie. Au volant, Mike Hammer, détective privé, amateur de bolides élégants qu'il conduit furieusement. Il ne pourra rester étranger à cette aventure, qui passe de mains de méchants en mains d'autres méchant(e)s, et malgré son efficace brutalité, il manquera plus d'une fois d'y laisser sa peau ou d'y perdre sa précieuse et bien-aimée assistante, Velda.

Crimes et sadisme (cri de terreur du garagiste allongé sous la voiture dont le cric a été retiré), érotisme Hays-compatible (femmes nues sous imperméable ou robe de chambre), épouvante post-Hiroshima, climat de guerre froide, ambigüité du policier sans doute corrompu... les ingrédients les plus fameux du film noir sont ici mis en place avec virtuosité, y compris un McGuffin-schmilblick sous les espèces d'une clé de casier dont je me garderai bien, pour ne rien divulgâcher, de vous dire ce qu'il renferme.

A ce florilège de grands moments de cinéma, qui ont fait citer Kiss Me Deadly comme précurseur de la Nouvelle vague ou encore de Pulp Fiction, s'ajoute une incursion appuyée dans la monde de la poésie, avec lecture de passages du Remember de la grande Britannique Christina Rossetti (1830-1894, poème écrit en 1849 et publié en 1862) ce qui nous conduira, surprise ! à la morgue.

Ce film haletant souffre de nos jours d'une atténuation de ses effets, rançon d'un succès qui a été en fait l'inspirateur, en style et en idées, de beaucoup d'autres ; et bien sûr l'Histoire qui s'est déroulée depuis 1955 a changé notre regard sur le monde, ses habitants et leurs rapports. Ainsi, le titre français se sert d'une courte phrase de Mike qui, pour la sauver, intime à Lily Carver de le rejoindre dans sa voiture au bas des escaliers 'en quatrième vitesse'. Qui comprendra encore cela, au temps des voitures électriques et des boîtes automatiques ? Mais revoir un chef d'œuvre restera toujours un plaisir instructif.

Jacques Vercueil

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