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Fiche technique :
Réalisation : Pema Tseden – Scénario : Pema Tseden, d’après deux nouvelles de Tsering Norbu et de Pema Tseden – Directeur de la photographie : Lu Songye – Montage : William Chang – Musique : Giong Lim – Décor: Tenzin Nyima – Production : Wong Kar-Wai – Distribution en France : Ed Distribution.

Avec :
inpa (le conducteur du camion), Genden Phuntsok (celui qui recherche celui qui a tué son père), Sonam Wangmo (la tenancière de l’auberge).

Jinpa, un conte tibétain (Zhuang si le yi zhi yang)

Chine, 2020, 89min.

Réalisation : Pema Tseden

Biographie :

Né en décembre 1969 dans la province autonome de Hainan au Tibet, Pema Tseden est écrivain (cf. Neige, recueil de nouvelles, Picquier, 2013), scénariste, producteur et réalisateur. Il a réalisé sept longs métrages, dont un seulement est sorti en France : Tharlo, le berge tibétain (2015). Depuis ses débuts en 2005, il œuvre à montrer une identité tibétaine loin de tout exotisme et de l’image convenue qu’en donne le cinéma chinois centralisé.

Résumé :

Sur une route solitaire traversant le Kekexili, un plateau désertique du Tibet, le plus haut du monde avec ses 5.000 mètres d'altitude, un camionneur écrase un mouton par accident, puis prend un jeune homme en stop. Au cours de la conversation, il apprend que son nouvel ami se prépare à tuer quelqu’un qui lui a fait du tort. Les brefs moments qu’ils partagent vont tout changer pour l’un comme pour l’autre et leurs destins seront définitivement imbriqués.

Analyse :

Un film inclassable qui oscille entre le western (côté Sergio Leone), le road movie, la parabole et se termine sur une touche de fantastique. Un cheminement jalonné de rencontres qui montre le lent délitement du héros principal, très assuré au début du film et qui devient, au fur et à mesure de ses allers-retours sur cette route déserte, presque perdu dans une quête incertaine, que nous suivons pourtant avec intérêt malgré la distance due à notre méconnaissance des codes culturels et religieux de ce pays lointain.

Pema Tseden nous donne à voir un espace monochrome où tout se confond, aucune limite entre terre et ciel, un jeu permanent entre le flou et le net, des décadrages permanents qui surprennent et enchantent et rendent certains plans du film difficiles à oublier. Au milieu de cela, des acteurs au jeu sobre et percutant, à force de longs regards et d’échanges elliptiques, de silence habité. 

Il faut également souligner le remarquable travail photographique : saturation des couleurs, passage au noir et blanc pour les flashbacks, esthétisation de l’image qui accentue le côté vaporeux et onirique du film.

Et pourtant, malgré cette ambiance crépusculaire qui accentue le flou entre lumière et ombre, malgré ce rythme méditatif, le film distille un suspense inattendu et assez réussi, un sentiment permanent de menace, incarné par les vautours qui vont et viennent. 

Il nous offre une réflexion sur le poids du destin, le désir de vengeance, la porosité des consciences, la loi du karma, la recherche de rédemption, la fragile frontière entre rêve et réalité, tellement bien incarnée dans ce proverbe tibétain qui s’affiche sur l’écran du générique de fin : Si je te raconte mon rêve, tu pourras l’oublier ; si j’agis selon mon rêve, sans doute t’en souviendras-tu ; mais si je te fais participer à mon rêve, il devient aussi ton rêve.

Nic Diament

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