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Fiche technique :
Réalisation : Boris Lojkine - Scénario : Boris Lojkine et Bojina Panayotova - Directeur de la photograpie : Eric Kirschfink - Montage : Xavier Sirven - Compositeur : Eric Bentz - Production : Bruno Nahon, Caroline Nataf - Distribution France : Pyramides distribution.

Avec :
Nina Meurisse (Camille) ainsi que Fiacre Bindala, Bruno Todeschini, Grégoire Colin, Michael Zumstein, OusNabee Zounoua, Abdouranif Diallo

Camille

France, 2019, 92min.

Réalisation : Boris Lojkine

Biographie :

Boris Lojkine, né en 1969, est un réalisateur, scénariste et acteur français. Ancien élève de l’ENS, il a enseigné la philosophie à l’Université d’Aix-en-Provence avant de réaliser des documentaires sur le Vietnam comme Les âmes errantes en 2007. En 2014, Hope (le périple d’émigrants africains), est primé à Angers, Angoulême et à Cannes-Semaine de la critique. Camille a reçu le Prix du Jury à Locarno.

Résumé :

Camille raconte les derniers mois de la vie de Camille Lepage, une jeune photoreporter indépendante, passionnée par son métier, à laquelle de nombreux médias, français (AFP, Le Monde, Libération, etc.) ou étrangers, faisaient appel. Elle a été tuée dans une embuscade le 12 mai 2014, par une milice armée, près de Bangui (République centrafricaine), à l’âge de 26 ans.

Analyse :

Avec la même sensibilité que pour Hope, Boris Lojkine évoque le destin tragique de Camille (Nina Meurisse, parfaite), dans le contexte d’une page très sombre de la Centrafrique. Ce long-métrage constitue aussi un hommage documenté au travail difficile et risqué des photographes de guerre qui, plus encore que les autres journalistes, sont au contact direct des belligérants. Un flash-back montre en début de film les cadavres de plusieurs victimes dans un camion, parmi lesquels on remarque les pieds d’une femme blanche aux ongles vernis : Camille. Le réalisateur a reçu l’aide de la famille Lepage pour pouvoir retracer le parcours de la jeune femme dès son installation à Bangui en octobre 2013, quelques mois après le début d’une deuxième guerre civile ; en décembre 2013, une résolution de l’ONU donnait le feu vert à une intervention de l’armée française. Grâce au disque dur prêté par la mère de Camille Lepage, le film livre, sans musique ni parole, de terribles clichés qui témoignent de la cruauté des affrontements. Simple, enthousiaste, en parfaite empathie avec les habitants qu’elle côtoyait et avec lesquels elle commençait même à s’exprimer en sango local, Camille a montré un courage inouï. Haletant et puissant, le film est bien construit, qui fait alterner les scènes pacifiques de la vie quotidienne, comme la vie universitaire à Bangui, et les événements dramatiques qui allaient opposer, dans ce pays très pauvre, chrétiens et musulmans, rebelles de la Séléka et milices d’autodéfense villageoises. Lors d’un retour de Camille en France, le réalisateur capte un moment joyeux et chaleureux au sein de sa famille, le dernier, et c’est aussi une pause pour le spectateur qui anticipe la tragédie. Les questions de déontologie ne sont pas esquivées lorsqu’un groupe de photographes est subitement confronté à la découverte de cadavres disséminés dans un chemin. Et n’est-ce pas un certain passé colonial qui fait dire à un interlocuteur de Camille : « Tout ce qui t’intéresse, c’est venir prendre des photos ! Tu viens, tu prends, tu pars ! ». Le film a été projeté en septembre 2019 en plein air à Bangui. Selon le bilan 2018 de Reporters sans frontière, 702 journalistes ont été tués en dix ans.

Françoise Wilkowski-Dehove

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