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Fiche technique :

Réalisation et scénario: Joana Hadjithomas et Khalil Joreige - Image : Jeanne Lapoirie –Son :Le Braz,Malbrant,Goinard - Décor et costumes : Sophie Khayat- Montage : Tina Baz-Le Gal – Musique : Scrambled Eggs, Soap Kills ; Production : Mille et Une Productions – Distribution : Celluloid Dreams

Avec :
Ziad Saad (Malek)- Julia Kassar (Claudia)- Alexandra Kahwagi (Zeina) –Rabih Mroué

A perfect day

France, Liban, 2006, 88min.

Réalisation : Joana Hadjithomas, Khalil Joreige

Biographie :

« A perfect film »est le quatrième film des deux cinéastes. Leurs réalisations alternent expositions photographiques, court métrages documentaires et fictions. Wonder Beirut »(1998), « Beyrouth, fictions urbaines »(1997), « Autour de la maison rose » (1999), « Le film perdu » (2003), » Cendres »(2003).

Résumé :

Malek, un jeune homme surprotégé par sa mère, qui accepte mal la disparition de son mari survenu 15 ans pus tôt, durant la guerre civile libanaise, va vivre une journée dans Beyrouth, la ville aux 17000 disparus. Aujourd’hui, Malek et sa mère Claudia, vont déclarer le disparu officiellement mort en l’absence de son corps. Le jeune homme souffre d’apnée du sommeil, il somnole puis s’endort, partout et en toute circonstance. Il essaye de retrouver une certaine cadence avec les autres, la ville, sa mère et surtout Zeina la femme aimée qui ne veut plus le voir.

Analyse :

J’ai vu ce film, coïncidence curieuse, le jour où les ossements de Michel Seurat, chercheur français, enlevé par une faction libanaise, en 1985, ont été retrouvés. « A perfect day », dont le titre fait référence à une chanson de Lou Reed, est singulier dans sa construction et dans son invention formelle pour évoquer la mémoire de la guerre et la sensation de perte irrémédiable : bruits de ville étouffés, flous progressifs, fondus au noir. Tout cela accentue l’impression que le « réel » est comme investi par la narcolepsie de Malek, qui vit entre sommeil et veille suivant un rythme atypique, et la névrose de la mère attendant éternellement son fils dans l’appartement. La nuit, la maison se remplit de bruits subtils et obsédants…

Dans la ville de Beyrouth, en perpétuelle reconstruction, on voit des chantiers partout. C’est la force du présent et du vivant, qui se manifeste par l’atmosphère de fête dans les boîtes de nuit (à Beyrouth, disait le réalisateur, on s’amuse beaucoup) et par les signaux tels que sonneries de portables, SMS, klaxons, bruits de moteur… De quoi réveiller Malek de sa torpeur ! Mais le processus de deuil est en cours, il n’est pas terminé : chaque nouveau chantier est susceptible de mettre à jour un squelette. Malek fait suspendre le chantier, pensant qu’il s’agit peut-être de son père. Mais, non, pas cette fois.

Alors, Malek fuit sa mère et recherche désespérément Zeina, qui va l’éviter puis se donner, enfin pour s’échapper une nouvelle fois, dans la nuit. Le soleil se lève, un nouveau jour commence. Malek court le long de la mer. Le spectateur respire et s’ouvre, lui aussi aux sensations incroyables que procure le monde de l’ici et maintenant. C’est la force du film, c’est la puissance du cinéma.

Alain Le Goanvic

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