![]() |
PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Avec :
Damien Bonnard (Stéphane) ; Alexis Manenti (Chris) ; Djebril Didier Zonga (Gwada) ; Issa Perica (Issa)
Ladj Ly, né en 1980, est un réalisateur et scénariste français. De parents maliens il a grandi à Montfermeil (93). Passionné de vidéo, il tourne ses premiers films dans son quartier avec des amis du collectif Kourtrajmé. Il réalise ses premières vidéos et des documentaires, dont 365 jours à Clichy-Montfermeil, tourné après les émeutes de 2005 dans les banlieues, Go Fast Connexion, 365 jours au Mali. Son premier court, Les Misérables, reçoit de nombreuses récompenses et une nomination aux Césars. En 2018 il réalise un court métrage À voix haute : La Force de la Parole. Les Misérables a reçu à Cannes 2019 le Prix du jury.
Résumé :
Un regard sur une des banlieues les plus défavorisées, en Seine Saint-Denis ; les tensions entre les différents groupes du quartier, une bavure policière, étincelle qui va provoquer une véritable guerre de tranchée entre la police et les jeunes.
Analyse :
Un film brûlant, dense, puissant, magnifique, un talent à l’état pur qui n’a été formé à aucune école de cinéma mais à celle de la rue, c’est ce que nous offre Ladj Ly dans son premier long métrage. C’est un autodidacte mais non un inexpérimenté. Caméra en main et en poche, il a filmé les évènements qu’il voyait au quotidien dans sa banlieue. C’est en partant d’un fait divers, une bavure policière à laquelle il a assisté que le réalisateur a construit son film. Un film complexe, avec des premières images paradoxales, la joie communicative de ces gosses de banlieue qui viennent défiler sur les Champs Élysées, enveloppés du drapeau français et chantant la Marseillaise pour fêter la victoire de l’équipe de France en Coupe du monde de foot 2018. Un moment de liesse, de grande fraternité et d’union. Mais très vite on passe à une toute autre ambiance. La banlieue vue à travers le regard du policier Stéphane, tout nouvel arrivé, muté de Cherbourg, qui semble écrasé par ce qu’il découvre en compagnie de ses collègues, Gwada, natif du quartier, et Chris impulsif, méprisant et raciste, chef de la BAC. Une visite guidée où l’on aperçoit les différentes communautés qui se côtoient avec méfiance, les caïds, les barbus, les trafiquants, les anciens tolards, où transpire la misère. Et au milieu de ce monde, la très jeune génération, les « microbes », véritables bombes à retardement, qui trainent et ne savent comment tuer le temps. Après cette visite le film accélère, le vol d’un lionceau par un des gosses, Issa qui n’est pas à sa première bêtise, la riposte des gitans, patrons du cirque, la course poursuite avec les policiers, jusqu’à la bavure, un tir de flash Ball à bout portant qui défigure Issa. Un drone guidé par un môme à lunette a filmé la scène. Le film atteint son sommet de violence, entre les policiers qui veulent récupérer la vidéo, les gamins qui vont se venger, dans un final époustouflant, paroxystique où Ladj Ly nous montre sa virtuosité, son sens aigu de la mise en scène, vive et serrée, du cadrage et son talent à tenir en haleine une heure trois quarts durant le spectateur qui en sort sonné et plein de désespoir tant la situation semble sans issue, comme dans La Haine, 24 ans auparavant.
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 390 rue de Font Couverte Bât. 1, 34070 Montpellier |