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Avec :
Anne-Elisabeth Bossé (Sophia) – Patrick Hivon (Karim) – Evelyne Brochu (Eloïse) - Sasson Gabai (Hichem) – Micheline Bernard (Lucie) – Mani Soleymaniou (Jasmin)
La femme de mon frère est le premier long métrage de la jeune québécoise Monia Chokri, née en 1983. Avant de passer derrière la caméra, Monia Chokri, formée au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, est d’abord une actrice de théâtre et de cinéma qui a joué dans des films de Denys Arcand et de Xavier Dolan, notamment dans Les amours imaginaires et dans Laurence Anyways.
Résumé :
Sophia vient de sortir de l’université après une brillante thèse sur « Intrication des dynamiques familiales et politiques chez les continuateurs d’Antonio Gramsci ». Cette thèse lui a pris sept ans de sa vie mais ne semble pas lui ouvrir beaucoup de débouchés professionnels. Autant par affection que par nécessité, elle vit chez son frère Karim. Karim est aussi extraverti qu’elle-même est coincée. Mais leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Eloïse, la gynécologue de Sophia.
Analyse :
La séquence d’introduction donne le ton de cette comédie à l’humour acide : au cours d’une soutenance de thèse, trois universitaires règlent leurs comptes, devant la thésarde ébahie et impuissante, dans un crescendo d’invectives en français québécois. Ces échanges vifs, ces situations décalées se retrouveront tout au long du film, que ce soit dans les bars branchés où le frère entraîne sa sœur, ou dans les discussions enflammées avec leurs parents ou encore dans une soirée au restaurant avec « la femme de mon frère » complètement gâchée. Ces séquences où les réparties fusent, Monia Chokri, sans doute influencée par Xavier Dolan, les cadre très serrées, donnant parfois le tournis au spectateur, surtout s’il n’est pas familier de la langue de « la Belle Province ».
Cette société de trentenaires pas encore installés dans la vie est croquée avec finesse et les difficultés de l’héroïne à y trouver sa place sont peintes avec humour mais aussi avec une certaine tendresse. Les personnages qui entourent l’héroïne sont sympathiques et drôles, notamment ses parents divorcés mais vivant ensemble, farfelus mais très vivants. Et les dialogues pleins d’humour québécois sont savoureux. Dommage que la réalisatrice ait introduit, de manière un peu trop systématique, des moments lents accompagnés de musique classique. Ces ruptures de ton ne sont pas inintéressantes mais elles ralentissent le récit.
La femme de mon frèrea les imperfections mais aussi le charme des premiers films. Monia Chokri y a sans doute mis beaucoup de ses expériences personnelles. Il a reçu le Prix « Coup de cœur » du jury Un certain regard, à Cannes.
Jacques Champeaux
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