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Fiche technique :
Réalisation, image, son et montage: Denis Gheerbrant.

Avec Mallé Doucara. Conseil en montage : Rudi Maerten. Mixage : Nikolas Javelle.

Coproduction: L’atelier documentaire, Les films d’ici, Vosges télévision. Distribution: Les films d’ici.

Mallé en son exil

France, 2019, 106min.

Réalisation : Denis  Gheerbrant

Biographie :

Après avoir fait, après sa sortie de l’IDHEC en 1972, l’image de fictions et de documentaires avec notamment J.P. Denis et R.Allio, Denis Gheerbrant se consacre à la réalisation : une douzaine de documentaires sortis en salle et disponibles en DVD, qui s’inscrivent dans la continuité du cinéma direct ou cinéma-vérité. Il filme seul, dans des rencontres fortuites -Et la vie, Le voyage à la mer- ou dans des relations plus suivies - La vie est immense et pleine de dangers, Grands comme le monde.

Résumé :

Mallé, un immigré noir comme tant d’autres, nettoie les bureaux, sort les poubelles et vit dans un foyer. Mallé, noble soninké d'un petit village du Mali, explore avec le cinéaste son monde, le monde symbolique qu'il a emporté avec lui et qui le structure.

Analyse :

 Sur le carton qui ouvre le film on peut lire: « Mallé Doucara filmé par Denis Gheerbrant ». Celui-ci s’en explique volontiers: « Un homme filme un autre homme » et poursuit: « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Pendant 5 ans, presque chaque semaine, il a rencontré ce paysan malien exilé à Montreuil, qui travaille comme agent de nettoyage à Paris et envoie chaque mois à sa famille, qu’il n’a pas revue depuis 7 ans, une grande partie de son maigre salaire. Mallé, travailleur précaire vivant dans un foyer, est à la fois pétri de la culture de ses nobles ancêtres et de leurs mythes fondateurs et très averti cependant du mode de pensée occidental qu’il observe depuis plus de 20 ans. Et Gheerbrant, après le préalable de 2 mois d’intenses échanges sans caméra, a filmé sa parole et son univers intérieur qui se confronte au sien. C’est ainsi qu’après une longue phase de familiarisation réciproque qui débouche sur une vraie amitié ont surgi comme il le dit les « questions qui fâchent » -l’esclavage, la polygamie, l’excision-, des réalités coutumières que Mallé expose et défend comme partie intégrante de son socle culturel tandis que le réalisateur les conteste avec la même franchise au nom de son propre système de valeur. Ce qui fascine dans le film c’est la façon dont s’installe la relation entre le filmé et le filmeur sans qu’aucun des deux ne prétende convaincre l’autre mais dans un respect mutuel qui permet au spectateur de vivre le chemin qui mène à l’autre et la construction de l’altérité, sans que soient esquivés les désaccords. Ce que révèle aussi de façon éblouissante le film c’est la force et la beauté de la parole partagée qui fait advenir une relation égalitaire.

Jean-Michel Zucker

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