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Fiche technique :
 - Anurag Kashyap, co-scénariste avec Vasan Bala - Image, Jay Oza - Montage, Aarti Bajaj - Musique, Ram Sampath, Varun Grover parolier - Distribution France, Stray Dogs

Avec :
Nawazuddin Siddiqui (Ramanna le tueur), Amhuta Subhash (Lakshmi sa sœur), Ashok Lokhande (son beau-frère),Vicky Kaushai (Raghavan le policier), Sobhita Dhulipapa (Simmy sa compagne), Anushka Sahwney (Ankita), Vipin Sharma (père de Raghavan)

The Mumbai Murders (Raman Raghav 2.0)

Inde, 2018, 133min.

Réalisation : Anurag Kashyap

Biographie :

L'Indien Anurag Singh Kashyap (né en Uttar Pradesh, 1972) est producteur, scénariste et réalisateur de films. Son premier long métrage, Paanch (2003), ne fut jamais diffusé hors festivals, bloqué par la censure pour sa violence, puis par des difficultés de production. Vint ensuite Black Friday (2004), sur la pire vague d'attentats qu'ait connus Bombay (1993). A Cannes furent projetés Gangs of Wasseypur (2012, prix des Cinémas d'art et d'essai), saga de trois générations baignant dans le crime et le sang, puis Ugly (2014), dénonciation d'une mégalopole violente et injuste, et en 2016 The Mumbai Murders (alors titré Psycho Raman), son neuvième film.

Résumé :

Ramanna, tueur psychopathe, multiplie les assassinats brutaux et incompréhensibles dans les quartiers pauvres de Bombay. Il a pour modèle Raman Raghav, réel tueur en série des années 1960. Il voit dans le policier Raghavan qui le pourchasse un alter ego ayant, lui, le droit de tuer, et engage avec lui un pervers jeu de chat et souris.

Analyse :

Le film est tout entier dominé par deux personnages terrifiants et fascinants - Ramanna le tueur, remarquablement campé par Nawazuddin Siddiqui, et la monstrueuse mégapole de Bombay dont les infinis bidonvilles servent de décor permanent aux événements. Les hommes responsables d'avoir édifié cette ville affreuse ne sont-ils pas de même espèce que ces êtres de cauchemar qu'elle génère par moments ?

Avoir décomposé le nom du criminel historique pour en bâtir deux adversaires qui s'embrassent dans une danse macabre était une idée forte ; elle est déséquilibrée par le trop grand contraste entre la truculence flamboyante et glaçante de Ramanna, et les emportements ternes de Raghavan, personnage auquel il n'est pas facile de s'intéresser : sans doute une question d'interprétation du rôle, malgré les relations féminines dont il est affublé — car il y a en effet quelques personnages féminins, des victimes, dans cette sombre histoire ! The Mumbai Murders regorge de scènes très violentes, et s'en protège quelque peu par un usage massif du hors-champ : on ne voit presque jamais où viennent frapper les coups portés. Le film est cruel aussi par le langage : « Je t'appellerai 'Temps', afin de pouvoir dire "J'ai tué le temps"» assène l'assassin avec un détachement de pince-sans-rire qui souligne encore la gratuité de l'acte.

Ayant exprimé que les monstres peuvent être générés par la misère, la violence et l'ignorance mais aussi dans le confort d'une existence bourgeoise, et que le crime peut revêtir les oripeaux de la cour des miracles ou se cacher sous les costumes de la loi et de l'ordre, le film dénonce ou exploite, chacun choisira, l'existence du Mal et l'ambiguïté de sa genèse ; mais le désordre mental de Raman et l'addiction à la drogue de Raghav ôtent à la discussion beaucoup de sa portée.

Jacques Vercueil

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