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Fiche technique :
 - Montage : Cristiano Travaglioli – Photo : Luca Bigazzi – Musique : Lele Marchitelli - Décors : Stefania Cella –Costumes : Carlo Poggioli - Distribution : Pathé Distribution

Avec :
Toni Servillo (Silvio), Elena Sofia Ricci (Veronica), Riccardo Scamarcio (Sergio Morra), Kasia Smutniak (Kira), Euridice Axen (Tamara)

Silvio et les autres

Italie, France, 2018, 145min.

Réalisation et scénario : Paolo Sorrentino

Biographie :

Né en 1970 à Naples, Paolo Sorrentino débute comme scénariste (Polvere di Napoli) et par la suite sera le scénariste de ses films. Probablement un des plus talentueux cinéastes de la nouvelle génération, il signe la réalisation de L’uomo in piu en 2001, puis Les conséquences de l’amour sélectionné à Cannes en 2004, avec Toni Servillo, qui va devenir son acteur fétiche. Il Divo (2008) obtient le Prix du Jury à Cannes. This must be the place (2011) reçoit le Prix du Jury Œcuménique. Il revient à Cannes avec La Grande Belezza en 2013, puis Youth en 2015. Silvio et les autres a été présenté au Festival de Toronto.

Résumé :

C’est un portrait de Silvio Berlusconi et ce n’est pas rien. L’homme a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral. Sorrentino nous propose un « biopic » qui est le fruit de sa vision très…personnelle du personnage qui a été la cible permanente des médias.

Analyse :

Toni Servillo a certainement fait un travail approfondi pour réussir à rendre crédible l’imitation. On se souvient de sa prestation époustouflante dans le rôle d’Andreotti (Il Divo). En fait, il s’agissait pour les deux compères, cinéaste et acteur, de nous donner une vision humoristique, distanciée, et même compassionnelle, en évitant la caricature et la critique acerbe, d’un trublion populiste avant l’heure. Une assez longue première partie du film nous plonge dans le monde de la télé-réalité, avec une myriade de femmes jeunes, sexy et aguichantes, dans des émissions proches de la débilité. Peu à peu entre en scène « le » Silvio, apparaissant dans sa somptueuse villa, rutilante à souhait. Un play-boy, genre entremetteur, cherche à s’immiscer dans l’entourage du Cavaliere, afin d’obtenir son soutien pour être député européen. Il aura du mal, le moins qu’on puisse dire. L‘homme politique, qui a influencé et pollué la vie politique italienne pendant presque vingt ans, est évoqué dans la période 2006-2010. On le voit manigancer une opération de détournement de six sénateurs vers son parti, afin qu’il puisse avoir la majorité et prendre le pouvoir. Les scènes sont divertissantes, les dialogues enlevés et les paysages du Sud (région de Naples, les Pouilles) sont filmés avec soin. Soudain les images vibrent et deviennent sombres et noires, la terre tremble, les lumières de toute une ville s’éteignent : c’est le tremblement de terre de L’Aquila, une énorme catastrophe survenue en 2009 dans la région des Pouilles. Berlusconi va s’impliquer et s’activer pour faire reloger tout le monde, on est à l’approche d’élections législatives ! La séquence de la dame sinistrée qui se plaint d’avoir perdu son dentier va symboliser « l’humanité «  de Silvio, qui pourra lui en offrir un autre tout neuf. Le récit se terminera sur le réquisitoire de sa femme qui a décidé de divorcer, en énumérant, sans pitié, ses faiblesses, ses erreurs, son étroitesse d’esprit, sa vulgarité. Portrait plutôt en creux ou en demi-teinte, le film est étonnant et dégage un vrai style. 

Alain Le Goanvic

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