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Fiche technique :
 - Scénario : Emmanuel Mouret, d'après Jacques le Fataliste et son maître de Denis Diderot - Décors : David Faivre - Montage : Martial Salomon - Costumes : Pierre-Jean Larroque - Photographie : Laurent Desmet - Société de distribution France : Pyramide Distribution.

Avec :
Cécile de France (Madame de La Pommeraye), Edouard Baer (Marquis des Arcis), Alice Isaaz (Mademoiselle de Joncquières), Natalia Dontcheva (Madame de Joncquières).

Mademoiselle de Joncquières

France, 2018, 109min.

Réalisation : Emmanuel Mouret

Biographie :

Passionné de cinéma depuis toujours, le marseillais Emmanuel Mouret fait à Paris des études d'art dramatique puis entre à la FEMIS dans le département réalisation. En 1998 il commence sa carrière avec des courts métrages, et joue souvent dans ses films. Ses modèles sont Rohmer et Woody Allen. Ses principaux longs métrages : Laissons Lucie faire (2000), Fais-moi plaisir (2009), L'art d'aimer (2011), Caprice (2015), Mademoiselle de Joncquières (2018).

Résumé :

Une jeune veuve, la marquise de La Pommeraye se laisse séduire par le marquis des Arcis, qu'elle sait libertin. Avec habileté elle feint de se détacher de lui afin que le marquis avoue qu'il ne la considère plus que comme une amie. Elle prépare alors une cuisante vengeance.

Analyse :

Y a-t-il des allergiques aux films en costumes ? Dans ce cas, ils risquent de se priver d'un moment de jubilation.

Emmanuel Mouret a choisi de nous faire profiter de la forme dialoguée que Diderot a donnée à son récit, tiré d'une narration de l'hôtesse aubergiste dans Jacques le Fataliste et son Maître, pour nous accompagner avec beaucoup d'humour chez les aristocrates du XVIIIème siècle. Madame de La Pommeraye et le Marquis des Arcis, « un homme de plaisir, très aimable, croyant peu à la vertu des femmes », personnages libres et libertins, n'ont pas l'habitude de s'embarrasser de sentiments. Leur liaison, pourtant ardente, lasse rapidement le Marquis. Ils deviennent 'amis' et confidents. Mais pour Madame de La Pommeraye, cette amitié n'est qu'un paravent pour cacher son amertume et rester proche du Marquis.

Tout concourt à notre plaisir : le texte d'une finesse remarquable, toujours nuancé de sous-entendus d'une aigreur dissimulée, les démonstrations d'amitié fielleuses. Les bois, les châteaux, les hôtels parisiens, les promenades sont montrés sous leurs jours les plus paisibles, les attitudes de chacun des personnages s'affichent les plus naturelles alors que la sombre machination se met en place.

Les interprètes se plaisent de toute évidence à jouer, tout en restant ancrés dans leur rôle : il s'agit d'un jeu de dupes. La tirade féministe que Madame de la Pommeraye sert à ses deux complices apeurées pour les persuader de poursuivre leur tromperie vis à vis du Marquis ne figure pas, me semble-t-il, dans le texte original mais convient tout à fait à cette situation, et souligne, d'un clin d’œil amusé, l'analogie avec l'époque actuelle. Le film, vif, est enlevé gaiement.

Le personnage de Mademoiselle de Joncquières, qui paraissait falot, se révèle à la fin : sous la coupe de sa mère, elle avait déjà exprimé des protestations contre le métier puis contre l'imposture qu'elle lui avait imposés, mais n'avait pu se faire entendre. Son geste de désespoir, sans conséquence, traduit un sentiment d'impuissance et de culpabilité. Bien que titulaire d'un second rôle, elle est le personnage le plus positif des protagonistes, quoique aucun d'entre eux ne soit véritablement antipathique. Ils dialoguent et se meuvent si gracieusement !

Nicole Vercueil

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