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Fiche technique :
 - Bettina Oberli, co-scénariste avec Antoine Jaccoud et Céline Sciamma - Image, Stephane Kuthy - Montage, Pauline Gaillard - Musique, Arnaud Rebotini - Distribution France, ARP Sélection.

Avec :
Mélanie Thierry (Pauline), Pierre Deladonchamps (Alex), Nuno Lopes (Samuel), Anastasia Shevtsova (Galina), Audrey Cavelius (Mara, la sœur veto)

Le vent tourne

Suisse, France, 2018, 88min.

Réalisation : Bettina Oberli

Biographie :

Avant Le vent tourne, son premier film en langue française, la Suissesse Bettina Oberli née en 1972 à Interlaken avait réalisé Im Nordwind (2004, non vu en France), Les mamies ne font pas dans la dentelle (Die Herbstzeitlosen, 2006, gros succès en Suisse), La ferme du crime (Tannöd, 2009) et Lovely Louise (2013).

Résumé :

L'arrivée d'une grande éolienne chez un couple d'agriculteurs écolo du Jura suisse transforme leurs existences bien au-delà de leurs attentes.

 

Analyse :

Le vent tourne joue sur trois registres, le monde paysan, le triangle amoureux et l'écologie, avec de nombreuses passerelles entre ces trois dimensions. L'isolement de Pauline, amoureuse de la nature et des bêtes, et d'Alex, plus idéologue, dans leurs Franches montagnes rend la jeune femme, qui n'a jamais rien connu d'autre, sensible aux nouveautés : d'une part Galina, jeune fille de la région de Tchernobyl envoyée là pour une cure de bon air, et bien sûr Samuel, l'ingénieur globe-trotteur et décontracté, chargé d'installer l'éolienne. La paisible beauté des paysages de prés-bois jurassiens a d'abord valeur d'Eden ; mais l'élévation, en face de la maison, de l'énorme tube métallique porteur des grandes pales bruyantes de l'éolienne, monstre d'acier et de plastique géré par un délicat mécanisme automatique, semble venir violer ce paradis... au nom du respect de la nature : « Et voilà ! Une électricité complètement naturelle ! », s'extasie Alex, inconscient de sa contradiction. L'anxiété devant les maladies de la planète est symbolisée aussi par l'évocation de Tchernobyl, et les impasses auxquelles l'idéologie peut conduire le sont par les veaux mort-nés. Ils désolent Pauline, sans empêcher Alex de chasser sa sœur vétérinaire pour crime de lèse-nature jusqu'à ce que l'escouade sanitaire vienne nettoyer le foyer d'infection (on retrouve Petit paysan, ou les Béliers islandais).

On pourra ne pas se passionner pour les amours de Pauline, mais l'originalité du film est de montrer ses personnages confrontés en aveugles aux conséquences de leurs croyances. La folie d'Alex lui a fait refuser tout médicament pour ses vaches ou toute autre électricité que celle de son éolienne, et finit par excéder Pauline que la jeune Ukrainienne a aidée à prendre conscience d'elle-même. La fin du film la voit pensive devant le précipice du Creux-du-Van, nous laissant le choix de comprendre cela comme attirance morbide ou appel du grand large.

Jacques Vercueil

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