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Fiche technique :
(traduction littérale du titre original : La Tempête qui arrive) – photographie : Cao Tao - montage : Wen Jing - musique : Ke Ding – production : Century fortune pictures - distribution en France : Wild bunch

Avec :
Duan Yihong (Yu Guowei), Jiang Yiyan (Yanzi),Yuan Du (l'officier Zhang), Zheng Chuyi (l'officier Li), Zheng Wei (Liu)

Une pluie sans fin (Bao xue jiang zhi)

Chine, 2018, 117min.

Réalisation et scénario : Yue Dong

Biographie :

Après une formation de chef opérateur à l’Académie du cinéma de Pékin, et quelques collaborations comme directeur de la photographie, il s’oriente vers la réalisation, tourne quelques publicités et films institutionnels avant de se lancer dans son premier long métrage, Une Pluie sans fin, qui est couronné du Prix du meilleur acteur pour Duan Yihong (Festival international du film de Tokyo, 2017), Prix du Meilleur nouveau réalisateur (Asian film awards, 2018) et du Grand prix au Festival international du film policier de Beaune (2018).

Résumé :

Chine, 1997, quelques mois après la rétrocession de Hong-Kong. Yu Guowei, chef de la sécurité d’une vieille usine enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va vite devenir une obsession pour Yu.

Analyse :

Ce qui frappe d’abord, et tout au long du film, c’est le cadre : une usine vieille et laide, un décor ingrat dont les lignes géométriques scandent l’image, et la pluie partout, tout le temps, la pluie qui n’arrête jamais, la gadoue dans laquelle les piétons dérapent et les voitures s’enlisent. Un paysage uniformément gris, générateur de tristesse et d’envie d’ailleurs : Hong Kong peut-être, pour la jeune Yanzi quand elle s’autorise à rêver.

Dong Yue, comme d’autres cinéaste chinois, on pense à Jia Zanghe par exemple, choisit le fait-divers sordide pour parler d’autre chose. Cette histoire qui joue au polar, cette enquête sur des meurtres en série qui devient la raison de vivre de Yu Guowei mais dont tous les autres, y compris le spectateur, se désintéressent, devient la métaphore de la décomposition de la société maoïste ancrée autour de rituels désuets comme les cérémonies à l’usine pour récompenser le travailleur le plus méritant. Également une critique féroce de l’industrialisation menée à marches forcées et, à la toute fin du film, celle du consumérisme triomphant qui bouleverse les lieux et les paysages.

« Ce qui m’intéressait, c’était de comprendre le mécanisme qui a conduit à l’aliénation de mon personnage. Je voulais décrire la trajectoire de cette génération qui a connu, il y a vingt ans, ce bouleversement en Chine. Plus personne ne parle de ces destins brisés par ce changement économique. » déclare le réalisateur.

Au-delà de la critique sociale, le film vaut par des personnages originaux et complexes, un art d’instiller l’inquiétude existentielle, une histoire d’amour impossible, et surtout, une mise en scène au millimètre, d’une ampleur et d’une ambition rares. Dong Yue qui signe là son premier long métrage, réussit aussi bien ses plans rapprochés que ses panoramiques, les prises de vue des foules encapuchonnées piétinant dans la boue,« que les courses poursuite haletantes sur les poutrelles de l’usine ou sous les roues des wagons, le tout dans une lumière grise et falote qui donne par moments aux images une allure fantastique.

Un réalisateur à suivre.

Nic Diament

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